Belt and Road Initiative : la Chine tisse sa toile : épisode 2/4 du podcast De l’idée à l’action : quatre doctrines géopolitiques

Vue générale de l'installation portuaire à Hambantota, le 10 février 2015..
Vue générale de l'installation portuaire à Hambantota, le 10 février 2015.. ©AFP - LAKRUWAN WANNIARACHCHI
Vue générale de l'installation portuaire à Hambantota, le 10 février 2015.. ©AFP - LAKRUWAN WANNIARACHCHI
Vue générale de l'installation portuaire à Hambantota, le 10 février 2015.. ©AFP - LAKRUWAN WANNIARACHCHI
Publicité

En 2013, Xi Jinping annonce la création de la Belt and Road Initiative. Ce réseau d'infrastructures a pour but de relier l'Afrique et l'Europe à l'Asie. Ce projet ne se limite pas aux transports routiers et maritimes. Comment la Chine, avec cette nouvelle route de la soie, se développe-t-elle ?

Avec
  • Nadège Rolland chercheuse sur les questions politiques et de sécurité en Asie-Pacifique au National Bureau of Asian Research (NBR)
  • Alice Ekman Analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS)
  • Thierry Kellner Enseignant au Département de Science politique de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), spécialiste de la politique étrangère chinoise

Tout a commencé en 2013, Xi Jinping, tout nouveau Président de la République populaire de Chine, esquisse au monde son grand dessein : raviver les mythiques et ancestrales routes de la Soie qui reliaient autrefois les continents européens et asiatiques.  Si le projet initial visait à moderniser les infrastructures portuaires, ferroviaires et routières qui jalonnent l’Eurasie, il n’a cessé d’évoluer, et connaît aujourd’hui une expansion colossale. De l’Asie du Sud-Est à l’Amérique centrale en passant par l’Europe et même l’espace, les routes de la soie n’en finissent pas de tracer leurs sillons englobant aujourd’hui des domaines tels que l’éducation, la culture, ou la santé.  

Présentées par les autorités chinoises comme un projet à vocation universelle dont les bénéfices profitent à tous, les ambitions de Pékin suscitent la méfiance des chancelleries occidentales qui s’inquiètent la dépendance croissante de nombreux pays aux investissements chinois. Parfois, les populations locales manifestent leur colère et protestent contre des chantiers trop coûteux ou inutiles dont elles sont les victimes collatérales.
Au point que la Chine, se justifie désormais de ses intentions et tente de convaincre de n’avoir pas d’ambitions autres que le « bien des peuples ». 

Publicité

Alors initiative bienveillante ou fine stratégie géopolitique, que sont réellement les nouvelles routes de la Soie et jusqu’où iront-elles ? La Chine est-elle en passe de réorganiser les règles de la mondialisation ? Le modèle chinois peut-il s’exporter dans le monde en développement ? 

Seconde partie - le focus du jour

Les Routes de la Soie, jusqu'en Amérique latine

Depuis quelques années maintenant, les ramifications de la sinueuse route de la soie se prolongent jusqu’en Amérique latine. Le président panaméen Juan Carlos Varela, salue l’ouverture de relations bilatérales entre son pays et la Chine, et ce au détriment de Taiwan.
Si Pékin a tourné son regard vers le « Nouveau Monde » s’est tout d’abord pour isoler un peu plus son pénible voisin. Mais derrière cet objectif politique, la Chine compte bien s’installer durablement dans ce continent traditionnellement très lié aux Etats Unis, et à y tisser un réseau d’interdépendances faites de coopération politique, économique et culturelle.

Entretien avec Thierry Kellner, chercheur au département de science politique de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), spécialiste de la politique étrangère chinoise

Une émission préparée par Lucas Lazo. 

Références sonores

  • Extrait du discours de Xi Jinping à l’occasion de l’ouverture de la conférence annuelle du Boao Forum pour l’Asie en avril 2018, sur l’ile du Hainan. (CCTV, 10 avril 2018)
  • Extrait du lancement du journaliste de la CGTN à propos du port d’Hambantota au Sri-Lanka. (CGTN, 10 décembre 2017)
  • Le président panaméen (de 2014 à 2019) Juan Carlos Valera au moment où le Panama lâche Taiwan et ouvre des relations diplomatiques avec la Chine en juin 2017. (Euronews, 13 juin 2017)

Références musicales 

  • « Paused »  de Kiasmos (Label : Erased Tapes)
  • « Enduring » de Zhao Muyang (Label : Riverboat Records)

L'équipe