Entre la Chine et l’Afrique, c’est un partenariat « gagnant-gagnant », affirme l’Etat chinois. Pourtant, des mécontentements se font entendre. Pourquoi la présence de la Chine après avoir suscité de nombreux espoirs est-elle aujourd’hui davantage remise en cause ?
- Emmanuel Véron Géographe, spécialiste de la Chine contemporaine, chercheur associé à l’école navale et à l’INALCO, membre de l’Institut Français de Recherche sur l'Asie de l'Est (IFRAE)
- Thierry Pairault directeur de recherche émérite au CNRS/ EHESS
- Thierry Vircoulon Coordinateur de l’Observatoire de l’Afrique centrale et orientale à l’IFRI
« Chine et Afrique : vers une communauté de destin encore plus solide via la coopération gagnant-gagnant » : c’était le thème il y a plus d’un an du Forum de coopération Chine-Afrique organisé à Pékin.
Tous les Etats africains étaient présents (excepté le royaume d'Eswatini, l’ancien Swaziland).
53 chefs d’Etat donc, venus entendre le discours généreux du chef de l’Etat chinois Xi Jinping : prêts sans intérêts, aides gratuites, financement des importations venues d’Afrique et entreprises encouragées à investir sur le continent.
En quelques années, Pékin s’est peu à peu imposée comme la principale alternative à l’Occident, et si les investissements directs des entreprises chinoises en Afrique ne sont pas massifs, l’Etat chinois est devenu le premier prêteur des Etats africains et développe une présence visible et des partenariats variés.
Dans les discours officiels, le partenariat sino-africain est « gagnant-gagnant » ; pourtant, sur le terrain, les choses apparaissent plus compliquées et les résistances et autres mécontentements se font entendre.
Mainmise sur les matières premières, risque de surendettement, infrastructures non fonctionnelles ou inutiles, mauvaises conditions de travail dans les entreprises chinoises, mais aussi opacité de certains réseaux ; les critiques sont nombreuses à l’endroit de la présence chinoise.
Quelle est l’ampleur de cette remise en cause de la collaboration avec l’acteur chinois ? D’où viennent les critiques ? Jusqu’où cela pourrait remettre en cause les équilibres actuels ?
Et d’ailleurs que cherche l’Etat chinois en Afrique ?
Espère-t-il seulement encourager des activités lucratives ou existe-t-il une stratégie hégémonique d’influence ? Et dans quels buts ?
« L’arrivée de Xi Jinping n’est pas tant une rupture qu’une intensification des relations entre la Chine et les pays africains. » Emmanuel Veron
« La Chine en Afrique apprend l’altérité à réagir et à travailler comme le font les autres. » Thierry Pairault
« On voit aussi se développer beaucoup de relations dans le domaine de l’agriculture entre l’Inde et l’Afrique. » Thierry Vircoulon
Extraits sonores :
- Ibrahime Boubacar Keïta, président du Mali, en septembre 2018 à propos des relations qui unissent la Chine et l’Afrique (TV5 Monde, 02 septembre 2018)
- Xi Jinping lors de l’ouverture de la 6ème Conférence des Entrepreneurs chinois et africains à Pékin en septembre 2018 (CGTN, 03 septembre 2018)
- Faure Gnassingbé, président du Togo, expliquait en septembre 2018 que les relations Chine-Afrique se caractérisent par un souci du « gagnant-gagnant » (TV5 Monde, 02 septembre 2018)
- Extrait du documentaire « Français contre Chinois, main basse sur l’Afrique » de Stéphane Bentura
- Extrait de « Wolf Warrior II », film d'action chinois réalisé par Wu Jing, qui est également le producteur et l'acteur principal, sorti en Chine le 27 juillet 2017.
Extraits musicaux :
- « Many question » de Tony Allen (label : Comet records)
- Musique de fin : « Esta China » du groupe Etoile de Dakar (label : Stern’s
Retrouvez les musiques diffusées dans l'émission sur notre playlist Soundsgood à télécharger sur Spotify, Deezer, Youtube, Napster :
Une émission préparée par Amélie Perrot.
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