Chine : Champion de la transition… et du charbon : épisode 2/4 du podcast Cinq ans après l’accord de Paris, grand bond ou grand bluff ?

Ankang, Chine, 21 avril 2020 - Xi Jinping visite une plantation de thé située dans la province du Shaanxi.
Ankang, Chine, 21 avril 2020 - Xi Jinping visite une plantation de thé située dans la province du Shaanxi. ©Maxppp - Yan Yan / Xinhua News Agency/Newscom
Ankang, Chine, 21 avril 2020 - Xi Jinping visite une plantation de thé située dans la province du Shaanxi. ©Maxppp - Yan Yan / Xinhua News Agency/Newscom
Ankang, Chine, 21 avril 2020 - Xi Jinping visite une plantation de thé située dans la province du Shaanxi. ©Maxppp - Yan Yan / Xinhua News Agency/Newscom
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A la surprise générale, la Chine a annoncé en septembre son objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2060 : un volontarisme qui montre à quel point le climat est devenu un enjeu de puissance pour Pékin. Mais comment concilier la politique industrielle chinoise avec de telles ambitions ?

Avec
  • Philippe Mesmer Correspondant du journal Le Monde au Japon et en Corée du Sud
  • Jean-François Di Meglio Président d’Asia Centre et enseignant à l’université Paris Dauphine
  • Stéphanie Monjon Maître de conférences en sciences économiques à l’Université Paris Dauphine et chercheuse associée au CEPII

L’annonce du président chinois Xi Jinping promettant d’atteindre la neutralité carbone en 2060, à l’Assemblée générale de l’ONU, fin septembre, a remis les enjeux climatiques au premier plan sur la scène internationale, au terme de plusieurs mois consacrés presque exclusivement à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Comme la diplomatie sanitaire qu’elle a déployé dans ce cadre, la diplomatie climatique de la Chine, artisan-clé de l’Accord de Paris de 2015, constitue pour elle un vecteur essentiel de soft-power. 

Sur le plan intérieur, la politique environnementale de Pékin répond également à des enjeux de premier ordre, la crainte d’une « airpocalypse » dans les grandes villes extrêmement polluées présentant un vrai risque de mécontentement populaire à l’égard des autorités. Ces impératifs ont conduit la puissance communiste a investir massivement dans les énergies renouvelables, au point d’acquérir le plus grand parc éolien au monde. Mais la Chine, qui reste le premier pollueur de la planète, n’a pas pour autant renoncer à sa principale ressource d’énergie : le charbon. Des centrales ont continué à sortir de terre au cours des cinq dernières années, pour assurer le train de la croissance chinoise et garantir l’indépendance énergétique du pays.

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La politique environnementale de Pékin, essentiellement focalisée sur la dépollution des villes, peut-elle tenir lieu de politique climatique à part entière ? Quelle est la proportion réelle des énergies renouvelables en Chine aujourd’hui, et quelle est leur marge d’expansion ? Faut-il voir dans l’annonce de Xi Jinping fin septembre un espoir sérieux, ou une simple stratégie pour acheter la paix diplomatique, un consensus sur le climat évitant d’aborder les droits de l’homme ?

Une discussion en compagnie de Stéphanie Monjon, maître de conférences en sciences économiques à l’université Paris Dauphine et chercheuse associée au CEPII, et de Jean-François Di Meglio, président d’Asia Centre et également enseignant à l’université Paris Dauphine.

Seconde partie - le focus du jour

De Séoul à Tokyo, les mauvais élèves de la COP21 mettent enfin le pied à l’étrier

A peine plus d’un mois après que la Chine s’était engagée, à la surprise générale, à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2060, c’est presque simultanément - à deux jours d’intervalle - que les dirigeants coréen et japonais ont annoncé, fin octobre, répliquer et même surpasser ces objectifs. 

Eux visent l’équilibre en 2050 : une ambition nouvelle pour deux puissances qui, malgré leur poids non-négligeable dans les émissions globales de gaz à effet de serre, s’étaient démarquées par leur silence sur la question, et ce y compris au moment des accords de Paris. Dans quelle mesure ces annonces japonaise et coréenne ont-elles été inspirées par celle de la Chine un mois plus tôt ? Au-delà des discours, quelle inflexion politique réelle peut-on attendre de ces deux pays ?

Avec Philippe Mesmer, correspondant du Monde à Tokyo, spécialiste des deux Corées.

11 janvier 2019, Kyodo, nord du Japon - du charbon en provenance d'Hokkaido est stocké en vue de son utilisation par la centrale thermique de Kyodo
11 janvier 2019, Kyodo, nord du Japon - du charbon en provenance d'Hokkaido est stocké en vue de son utilisation par la centrale thermique de Kyodo
© Maxppp - Kyodo

Références sonores

  • Xi Jinping annonce la neutralité carbone en 2060 à l’assemblée générale de l’ONU à New-York en septembre dernier (AFP, 23 septembre 2020)
  • L’investisseur Lou Hang Zhong considère que les panneaux solaires sont un bon placement tandis que Dillon He, directeur de la Zhenxin Pv Power Company explique que ces panneaux ont toute leur place dans le désert de Gobi (France 2 et France 24, décembre et septembre 2015)
  • Les dirigeants japonais et coréen annoncent leurs objectifs climatiques. D’abord le Premier ministre Yoshihide Suga qui fixe un objectif de neutralité carbone d'ici 2050 discours à Tokyo le 26 10 20 devant le parlement (Channel News Asia, 26 avril 2020) puis le président Sud-Coréen Moon Jae-In devant l’assemblée Nationale à Séoul (28 octobre 2020)

Références musicales

  • « Kampu-China theme » de Solomon Citron  (Label : Kingunderground Records)
  • « Enduring » de Zao Muyang (Label : Riverboat Records)