Deuxième temps de notre série sur les besoins d'évasions. Aujrourd'hui, c'est notre rapport à la consommation que nous questionnons.
- Anthony Galluzzo Maître de Conférences en Sciences de Gestion à l'université de Saint-Etienne, auteur de “La fabrique du consommateur. Une histoire de la société marchande”, ed. La découverte / collection Zones.
- Philippe Moati Professeur d'économie à l'Université Paris-Diderot et co-fondateur de l'Observatoire société et consommation
- Renaud Frossard responsable du Programme Systèmes publicitaires et Influence des multinationales
- Sophie Dubuisson-Quellier sociologue, directrice de recherche CNRS et directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations (CSO), spécialiste de la consommation « engagée »
Si la consommation a considérablement ralenti pendant le confinement, elle est loin d’avoir complètement disparue pendant cette période particulière. Entre achats en ligne et retour aux circuits courts, plusieurs tendances – déjà bien émergées - ont trouvé matière à se renforcer dans ce contexte inédit.
Mais alors que les tribunes appelant à un monde d’après plus sobre et plus frugal se multiplient, la possibilité d’un tel virage est loin d’être certaine. En effet, dans un environnement plein d’incertitude, dans lequel les déplacements seraient limités, la consommation apparaît au contraire pour certains comme un ultime refuge, une source de réconfort. Alors qu’un certain consensus apparaît autour de la nécessité d’une transition écologique, les pratiques semblent ainsi davantage s’orienter vers la sélection plus rigoureuse de produits plus durables que vers la décroissance.
Grand gagnant de cette situation intermédiaire : le retour au local. Plébiscité pour des raisons environnementales, mais également dans une perspective protectionniste, il séduit une part importante de la population, en France, en Europe, et dans de nombreuses régions du monde.
Dans quelle mesure la crise sanitaire a-t-elle accéléré le processus de mutation de nos modèles de consommation? A quel point ceux-ci sont-ils réellement remis en cause? Quelles alternatives se dessinent pour la suite ?
Nous observons le renforcement d'un certain nombre de pratiques qui étaient déjà là, le circuit court, la consommation plus réflexive. Il y a également un renforcement de la consommation en ligne. Et tout un système traditionnel est maintenu, car la consommation c'est d'abord une forme de participation à la société Sophie Dubuisson-Quellier
Est-ce que l'épisode dramatique que nous avons vécu va durablement modifier notre rapport à la consommation? Il n'y a aucune certitude pour le moment. Philippe Moati
L'utopie écologique, la voie vers un modèle plus sobre, est une vraie attente des citoyens aujourd'hui Philippe Moati
Si la consommation a pris autant de place dans nos vies, c'est qu'elle a su combler un vide existentiel Philippe Moati
C'est dans les moments difficiles que la consommation se trouve modifiée. Il faut des changements radicaux pour faire sauter les routines et les verrouillages. Sophie Dubuisson-Quellier
Extraits sonores
- Dorian Gautier, et plusieurs consommateurs (LCI, 30 mai 2020)
- Archive INA dans laquelle Georges Perec, à travers un extrait de son roman « Les Choses » revient sur la société de consommation des années 60 (ORTF, 1965)
- Publicité pour la Renault Espace de 1996
Extraits musicaux
- « Particle » de Pantha du Prince & The Bell Laboratory (label : Rough Trade)
- « Consommateurs » d’Artefact (label : Celluloid)
Une émission préparée par Margaux Leridon.
L'équipe
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