

Un an après le début de la pandémie, la ville de Wuhan, épicentre du coronavirus, veut tourner la page - en montrant au monde que la Chine a réussi à contenir l’épidémie, et surtout en tentant de ne pas être désignée responsable de l’émergence de ce nouveau virus...
- François Godement Historien et sinologue, conseiller pour l’Asie à l’Institut Montaigne, membre associé du Carnegie Endowment for International Peace
- Jean-Louis Rocca Professeur à Sciences Po et chercheur au CERI
- Tamara Lui journaliste indépendante, notamment pour le site Asialyst
Un an après le début de l’épidémie, la ville de Wuhan, premier cluster du coronavirus, veut tourner la page, montrer au monde que la Chine a réussi à contenir l’épidémie, et surtout ne pas être désignée responsable de l’émergence de ce nouveau virus. En effet, après la quarantaine et les images de ville-fantôme, la vie a repris son cours dans la métropole, ancien épicentre de l'épidémie de coronavirus - même si, désormais, le port du masque et autres prises de température sont devenus la norme.
Pourtant, les bâtons dans les roues contre une équipe de l’OMS, composée d’une dizaine de scientifiques chargés de faire des recherches sur l’origine du virus, éveillent les soupçons et la méfiance du reste du monde. Car si le pangolin est écarté de la liste des suspects, de nombreuses zones d’ombre demeurent.
La province du Hubei et le reste du pays vont-ils pouvoir renouer avec la « normalité » ? Va-t-on vers une nouvelle ère pour la Chine ou faut-il craindre une nouvelle vague de contamination ? Et quel bilan peut-on dresser de cette année passée ?...
Que sait-on aujourd’hui de l’origine du virus ? L’équipe de chercheurs de l’OMS, arrivée récemment dans le pays, parviendra-t-elle à enquêter ?
Pour en parler, nous recevons François Godement, conseiller pour l'Asie à l'Institut Montaigne, ainsi que Jean-Louis Rocca, sociologue, professeur à Sciences Po et chercheur au CERI.
Le confinement "à la chinoise" est extrêmement différent de notre confinement. Il est beaucoup plus rigoureux. C'est pratiquement une assignation à résidence, avec des murs littéralement édifiés pour isoler les localités. François Godement
Ce qui est frappant en Chine, mais aussi à Taïwan ou en Corée du Sud, c'est une mobilisation spontanée de la population - ou une très grande crainte du virus, si l'on regarde la situation différemment - qui a fait que les populations ont eu tendance à "sur-agir" par rapport aux directives gouvernementales. Jean-Louis Rocca
Ce n'est pas nécessairement parce que le gouvernement a quelque chose à cacher ou parce qu'il sait ce qu'il a à cacher que la Chine freine les enquêtes tentant à déterminer l'origine du virus. Le plus grave, dans cette affaire, c'est qu'il est toujours possible que les autorités chinoises ignorent ce qu'il s'est passé. François Godement
Dans le cas de figure où il y a eu une erreur de manipulation dans un laboratoire à Wuhan, le gouvernement chinois le sait. Je ne vois pas comment le gouvernement ne serait pas capable de savoir ce genre de choses. Jean-Louis Rocca
Seconde partie - le focus du jour
Fondations caritatives : la chanteuse Han Hong contre la Croix-Rouge chinoise
Han Hong, chanteuse populaire en Chine, est aussi connue pour ses engagements, et notamment sa Fondation caritative créée en 2012, la Han Hong Fondation Love Charity. Dès l’annonce du confinement, elle déploie ses efforts et les nombreux dons reçus pour venir en aide à la population de Wuhan : nourriture, ou protections pour les personnels d’hôpitaux.
Mais sur place, la Croix-Rouge chinoise, un organisme créé en 1904 et rattaché à l’Etat en 1949, est censée elle aussi gérer la situation sur le plan humanitaire. Pourtant, les scandales se répètent, et peu à peu, la Fondation de la chanteuse Han Hong porte de l’ombre à cette institution...
Avec Tamara Lui, journaliste indépendante, notamment pour le site Asialyst.
Contrairement à d'autres stars, Han Hong avait une image très populaire, elle s'est toujours montrée comme très proche du peuple. Tamara Lui
Une émission préparée par Bertille Bourdon.
Références sonores
- Témoignages d’habitants de Wuhan recueillis par Justine Jankowski (TF1, 14 janvier 2021)
- Témoignage d’une touriste chinoise à Wuhan (France Culture, reportage de Dominique André, 28 décembre 2020)
- Témoignage de Deng Xueqin, jeune mariée de Wuhan et de Hu Yiyan, habitant de Wuhan (TV5 Monde, 28 août 2020)
- Témoignage du docteur Zhao Yan, le vice-président de l’hôpital Zhongnan à propos de la gestion de l’épidémie à Wuhan (France2, reportage d’Arnaud Miguet, 20 janvier 2021)
- Témoignage de Wang Chen, un habitant de Wuhan venu visiter l’exposition célébrant la victoire chinoise sur le coronavirus et évoquant la venue des 17 experts de l’OMS (Le Figaro, 20 janvier 2021)
- Témoignage de Yang Min, mère d’une victime du COVID 19 qui souhaite poursuivre les autorités locales de Wuhan (France Culture, reportage de Dominique André, 28 décembre 2020)
Références musicales
- « Amo bishop roden » de Boards of Canada (Label : Warp)
- « A new day has come » de Han Hong
L'équipe
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