Retour sur la situation politique, tendue même après le cessez-le-feu, en Arménie. Puis, table ronde sur la crise birmane, plus d'un mois et demi après le coup d'Etat militaire. Quelle ligne diplomatique l'Inde et la Chine vont-elles adopter ?
- Olivier Guillard directeur de l'information chez Crisis24, chercheur Asie au CERIAS (Université du Québec à Montréal), chargé de cours à l'EDHEC
- Faustine Vincent journaliste au Monde
- Marc Semo Correspondant diplomatique du Monde
- David Camroux Chercheur honoraire au CERI (Centre d’Etudes Internationales) de Sciences-Po, professeur invité à l’Université nationale du Vietnam de Hanoï
Première partie - Retour d'Arménie
Le 10 novembre dernier, Nikol Pachinian, le premier ministre arménien signait l’accord de cessez-le-feu avec l'Azerbaïdjan, négocié par la Russie. L’accord entérine la prise de plusieurs territoires du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan et les Russes restent sur place pour éviter que le conflit ne s’embrase de nouveau. Mais la signature de ce cessez-le-feu est vécue comme une trahison par les arméniens, qui tiennent Nikol Pachinian comme responsable d’abandonner son pays au mains des azerbaidjanais.
En janvier, l’armée demande sa démission, des manifestants prennent la rue : le Premier Ministre dénonce une tentative de coup d’état, mais promet la tenue d’élections anticipées courant 2021. Une situation politique tendue qui peut laisser oublier que la question des frontières avec l’Azerbaïdjan n’a pas été réglée par le cessez-le-feu.
Avec Faustine Vincent, journaliste au journal Le Monde. Ses articles et reportages sont à retrouver sur le site du journal.
Seconde partie - table ronde d'actualité internationale
Crise birmane : l’Asie retient son souffle
Plus d’un mois et demi après le coup d’Etat militaire du 1er février en Birmanie, la junte semble confrontée à des difficultés qu’elle n’anticipait pas.
La société civile et la rue birmane résistent à la répression et engagent une épreuve de force avec les autorités. En début de semaine on dénombre 138 morts, l’ONU a condamné les violences.
L'Inde et la Chine se retrouvent dans l'embarras, leurs intérêts ont été visés par les manifestants. Difficile de trouver une ligne diplomatique claire, entre soutien au régime militaire allié, et signaux à envoyer à la population, alors que les événements restent encore incertains.
Néanmoins, la Birmanie figure en bonne place dans les préoccupations stratégiques de Pékin : le pays fait partie des « nouvelles routes de la soie ». Xi Jinping a même rencontré Aung San Suu Kyi en janvier 2020 en pleine « crise des Rohingyas ».
Aussi cette variable internationale et régionale de la crise est-elle à surveiller étroitement, car si une déstabilisation de la région semble exclue, il est en revanche probable qu’en l’absence de médiation crédible de l’Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) ou de tout autre acteur régional, la Chine et son soutien à géométrie variable au régime birman, deviennent des paramètres clés d’une éventuelle sortie de crise.
Une émission préparée par Bertille Bourdon et Antoine Dhulster.
Références sonores
- Slogan 1, foule scandant “c’est notre droit d’avoir la démocratie, c’est notre droit, c’est notre droit”. (BFMTV, 04/03/2021)
- Jeune manifestant à Rangoun, le 11 mars 2021, explique que les manifestations dureront tant que la junte utilisera la force et que la démocratie ne sera pas garantie. (France24, 15/03/2021)
- Jeune manifestante à Rangoun le 11 mars 2021, explique qu’elle se battra pour faire partir l’armée. (France24, 11/03/2021)
Références musicales
- « Kef Chilini » du groupe franco-arménien Ladaniva. Extrait de l’album Kef Chilini sorti en 2020 (label : Flan prod)
- « Kan Ta La » musique traditionnelle birmane, par L’ensemble Myanmar Culturel Show, extrait de l’album Birmanie, musique du dedans et du dehors (label : Peoples)
L'équipe
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