

Dans le cadre de notre journée spéciale dédiée aux combats contemporains pour l'éducation, Cultures Monde se penche sur les dispositifs mis en place, en France et en Allemagne, pour permettre aux enfants migrants d’accéder à l’éducation. Quels résultats pour quelles volontés idéologiques ?
- Maïtena Armagnague-Roucher Maître de Conférences en Sociologie à l'INSHEA/Université Paris Lumières, Fellow de l'Institut Convergences Migration
- Véronique Simon Maître de conférences en didactique du langage, plurilinguisme et accueil des migrants nouvellement arrivés à l’Université d’Uppsala
- Werner Zettelmeier Chargé de recherches sur l’Allemagne contemporaine à l’Université Cergy-Pontoise
Emancipation générale ! Les combats pour l’éducation : France Culture se consacre aujourd’hui aux problématiques d’éducation, en ce jour de rentrée, premier jour de classe après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’Histoire-Géographie.
Après l’incendie du camp de Moria en Grèce le 9 septembre 2020, l’Allemagne et la France se sont portées volontaires pour accueillir des migrants mineurs isolés. L'Allemagne reste le pays qui en accueille le plus : elle a annoncé en accueillir 1500, ainsi que des familles avec de jeunes enfants. Cette mise en lumière des migrations de très jeunes enfants, avec leurs familles ou seuls, pose des questions d’intégration différentes : logements bien sûr, mais aussi accès à une instruction. En effet, le droit à l’éducation est ancré dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme est entré dans le droit français en 1882.
Mais, la confrontation entre ce droit universel et sa mise en pratique révèle de nombreux obstacles à la scolarisation, dans de bonnes conditions et avec les mêmes chances de réussite.
Quels sont les dispositifs mis en place, en France et en Allemagne, pour permettre aux enfants migrants d’accéder à l’éducation ? Permettent-ils aux élèves de s’intégrer rapidement aux systèmes "traditionnels" des deux pays, et, à plus long terme, aux sociétés française et allemande ? Qui sont les exclus du système d’intégration des migrants à l’école ?
Une discussion en compagnie de Maïtena Armagnague-Roucher, maître de Conférences en Sociologie à l'INSHEA/Université Paris Lumières, Fellow de l'Institut Convergences Migration, et de Werner Zettelmeier, chargé de recherches sur l’Allemagne contemporaine à l’Université Cergy-Pontoise.
On a essayé de mettre en place, en Allemagne, un système qui permette une intégration du moins partielle des enfants migrants. Les enfants qui arrivent ont d'abord besoin d'apprendre l'allemand : les primo-arrivants sont donc placés dans ces classes préparatoires, mais certains enseignements, tels que la musique, les arts, ou parfois les mathématiques, sont enseignés dans des classes ordinaires. Werner Zettelmeier
En France, dans les unités pédagogiques qui accueillent les enfants migrants, il n'y a pas de programme scolaire. Formellement, les élèves qui sont dans ces dispositifs sont rattachés à la classe qui correspond à leur âge et l'estimation de leur niveau scolaire. Vous allez avoir dans ces dispositifs des élèves d'âge "6ème" et d'âge "3ème" qui suivront des cours ensemble. Maïtena Armagnague-Roucher
Seconde partie - le focus du jour
Suède : Un modèle d’intégration scolaire menacé ?
Avec Véronique Simon, maître de conférences en didactique du langage, plurilinguisme et accueil des migrants nouvellement arrivés à l’Université d’Uppsala, Suède.
En Suède, le système éducatif est décentralisé. Ce sont les municipalités qui décident d'un certain nombre de choses et qui répartissent les financements. Or, il y a plusieurs municipalités du sud du pays qui sont tombées aux mains de l'extrême-droite, et qui ont réussi à contourner les dispositions nationales favorisant l'intégration scolaire des migrants en en réduisant le budget. Véronique Simon

Références sonores
- De jeunes primo-arrivants établis à Marseille et leur professeur Dominique Resch s’expriment au micro de Lénora Krief à propos de leur scolarité dans le lycée professionnel du quartier de la Castellane (Extrait du documentaire « Mon lycée, c’est la vie ! Episode 2 : Prof du Monde entier » France Culture, diffusion le 12 avril 2020)
- Azam et sa famille expliquent au micro de France 24 que cette jeune migrante a besoin de retourner à l’école. Témoignage de Zdena Thomassen, institutrice allemande en charge de la classe d’intégration (Reportage d’Anne Mailliet et Adeline Percept pour France 24, 12 novembre 2015)
- En mars 2018, Lena von Seggern, coordinatrice pour l’aide aux réfugiés dans la ville de Bonn pour le compte de la diaconie qui dépend de l’Eglise évangélique, revenait sur l’aide aux réfugiés par les bénévoles (DW, 21 mars 2018)
- Henrik Landing, professeur à Saltsjöbaden, en Suède explique combien les enfants migrants sont forts en cours. Nourollah, jeune migrant de 13 ans qui témoigne de son adaptation en Suède (Euronews, 27 juillet 2016)
Références musicales
- « Dream Yourself Awake » de Pantha du Prince (Label : Rough Trade)
- « Save them little children » de Black Yaya (Label : City Slang)
L'équipe
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