

Alors que Trump a décidé de sortir de l’accord de Vienne, Téhéran a repris l’accroissement de son stock d’uranium enrichi, et les tensions ont de nouveau atteint des sommets. La Corée du Nord, elle, continue d'assembler des bombes. Est-il vraiment encore possible de défendre la non-prolifération ?
- Alain Lamballe Général de brigade, spécialiste de l'Asie du sud
- Antoine Bondaz Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, enseignant à Sciences Po
- Clément Therme Chargé de cours à l’université Paul-Valery de Montpellier
Quatre ans après la signature de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien qui ouvrait la voie à une normalisation des relations entre l’Occident et la République islamique et laissait espérer un renoncement à toute ambition nucléaire militaire, nous sommes face à un retour à la case départ.
En effet, alors que Donald Trump a décidé de faire sortir les Etats-Unis de l’accord, Téhéran a repris l’accroissement de son stock d’uranium enrichi, et les tensions entre les deux pays ont de nouveau atteint des sommets cet été.
L’Iran, malgré les multiples sanctions prises à son encontre, finira-t-il par acquérir l’arme atomique ?
La question ne se pose plus pour la Corée du Nord qui annonçait il y a deux ans jour pour jour son sixième essai nucléaire, et qui continue depuis d’assembler des bombes. Tout cela malgré les efforts de l’actuelle administration américaine qui a rompu l’isolement diplomatique et qui voudrait bien obtenir la dénucléarisation de Pyongyang !
Comment un pays pauvre et isolé sur la scène internationale a-t-il pu atteindre un tel objectif ? Qu’aurait-il fallu faire pour l’en empêcher ? Etait-ce seulement possible ? L’échec de la communauté internationale face à la Corée du Nord offre-t-il des enseignements applicables à la situation en Iran ? Et d’ailleurs, comment expliquer que les programmes nucléaires de ces deux pays soient sous le feu des critiques alors que des pays comme l’Inde ou le Pakistan, pourtant frères ennemis et très régulièrement en conflit direct, ont pu l’obtenir depuis plus de vingt ans sans que l’on ne déploie d’efforts diplomatiques pour les en empêcher ?
La Chine n’a pas d’intérêt à jouer les médiateur comme avant. Elle est dans un contexte de guerre commerciale et d’opposition croissante avec les Etats-Unis et considère la Corée du Nord non seulement comme un Etat tampon, mais surtout comme un Etat allié. Antoine Bondaz
L’arme nucléaire n’est pas une divinité mais un outil au service du régime. En Corée du Nord, les armes nucléaires ont non seulement un aspect purement militaire, mais aussi une dimension politique. Antoine Bondaz
Il y a une perception particulière du programme nucléaire iranien du fait de la nature du régime. Clément Therme
Le Pakistan admet l’emploi en premier de l’arme nucléaire. Il s’est doté à cet effet d’armes nucléaires tactiques. A l'inverse, les Indiens avaient comme doctrine de ne pas utiliser en premier l’arme nucléaire contre le Pakistan. Alain Lamballe
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Bibliographie :
Les ombres d'Hiroshima : les Européens face aux armes nucléaires, The conversation (août 2019) - Nuclear Knowledges ( https://theconversation.com/les-ombres-dhiroshima-les-europeens-face-aux-armes-nucleaires-121418)
Face au danger nucléaire, les effets d'un discours expert désinvolte, The conversation (octobre 2017) - Nuclear Knowledges ( https://theconversation.com/face-au-danger-nucleaire-les-effets-dun-discours-expert-desinvolte-85554)
Extraits sonores :
- Annonce à la TV officielle du régime Nord-Coréen le 03 septembre 2017 du “6e essai Nord Coréen’’ avec une bombe à hydrogène (AFP, 3 septembre 2017)
- Hassan Rohani le 03 juillet 2019 annonce que Téhéran mettra "de côté" son engagement consistant à ne pas enrichir de l'uranium à un degré supérieur à 3,67 %, dès le 7 juillet" (I 24 news, 03 juillet 2019)
- Extrait de la déclaration de Maja Kocijancic, porte-parole de la diplomatie européenne suite aux menaces de Téhéran de reprendre son programme d’enrichissement nucléaire (Euronews, 9 juillet 2019)
Extraits musicaux :
Musique de fin : « Nuclear » de Mike Oldfield
Une émission préparée par Margaux Leridon.
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