De Séoul à Taipei : être tracé c’est la santé ? : épisode 3/4 du podcast Droits et libertés au temps du corona

Le robot à 4 pattes "Spot" qui surveille les coureurs et alertent sur les mesures barrières dans un jardin de Singapour le 08 mai dernier
Le robot à 4 pattes "Spot" qui surveille les coureurs et alertent sur les mesures barrières dans un jardin de Singapour le 08 mai dernier ©AFP - Roslan RAHMAN / AFP
Le robot à 4 pattes "Spot" qui surveille les coureurs et alertent sur les mesures barrières dans un jardin de Singapour le 08 mai dernier ©AFP - Roslan RAHMAN / AFP
Le robot à 4 pattes "Spot" qui surveille les coureurs et alertent sur les mesures barrières dans un jardin de Singapour le 08 mai dernier ©AFP - Roslan RAHMAN / AFP
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Après avoir parlé de la liberté de circulation, de la liberté d’information, place à la protection des données personnelles très discutées ces dernières semaines avec ces applications de traçage destinées à nous aider à lutter contre la pandémie...

Avec
  • Eugénie Mérieau maitresse de conférences en droit publique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
  • François Godement Historien et sinologue, conseiller pour l’Asie à l’Institut Montaigne, membre associé du Carnegie Endowment for International Peace
  • Félix Tréguer Sociologue, membre de la Quadrature du Net, auteur de L'utopie déchue, une contre-histoire d'internet (Fayard, 2019) ;
  • Jean-Yves Colin Chercheur à Asia Centre, spécialiste de l'économie et la finance du Japon

Les bilans sanitaires de la Corée du Sud et Taiwan auraient pu être catastrophiques compte-tenu de leur proximité géographique avec la Chine d’où est parti le virus Pourtant, les deux pays l’ont très bien contenu, comme le montrent les chiffres : 269 décès pour 11.225 cas en Corée… et seulement 7 morts pour 441 cas à Taïwan (l’un des territoires les plus densément peuplés du monde).

Il faut dire que contrairement aux autres pays qui ont opté pour le confinement, Taipei et Séoul n’ont jamais interdit de sortir de chez soi, préférant miser très tôt sur les tests massifs, les masques, mais aussi les outils numériques de surveillance et de traçage.

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Coordonnées GPS, achats bancaires, appels téléphoniques, tout est récupéré et analysé afin de ne manquer aucun individu qui aurait pu être contaminé… Un véritable défi pour ces régimes démocratiques, soucieux des libertés et du respect de la vie privée.

Comment s’y sont-ils pris ? Quelle est leur gestion de la collecte et de l’analyse des données personnelles ? Quel encadrement législatif de l’usage des outils numériques  est-il mené ?  Quelle acceptation – et quelle résistance – pour les citoyens ?

Et faut-il s’inspirer de ces exemples ? Ou, au contraire, se méfier de fausses bonnes solutions qui porteraient en eux le risque d’un glissement vers des formes de régimes techno-autoritaires comme on le voit du côté de la Chine ?

Extraits sonores

- Moon Jae In au début de la crise élevait le niveau d'alerte au plus haut degré (RTBF, 23 février 2020)

- Lee Dong-Hoon, un élève ingénieur de 25 ans, a réalisé cette carte numérique de la contamination. Avec cette carte, chaque citoyen coréen est informé en temps réel, sur son téléphone portable, de la propagation du virus. Lee Dong-Hoon ne voit pas d'inconvénient à fournir ces informations pour lutter contre l'épidémie. Néanmoins, les renseignements accessibles avec cette carte sont désormais filtrés (France 2, 03 avril 2020)

- Extrait du discours du Premier Ministre singapourien Lee Hsien Loong le 12 mars dans une adresse aux singapouriens. Il y fait le bilan de la lutte et de la mise en place d'outils de traçage mais acte la présence du virus malgré tout (Extrait vidéo officielle, 12 mars 2020)

Extraits musicaux 

- « Cold earth » de Boards of Canada (label : Warp)

- « Living in the ghost town » des Rolling Stone (label : Caroline)

Une émission préparée par Mélanie Chalandon. 

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