Elle peut sembler relever de l’oxymore, mais des designers aux consommateurs, l’idée de mode éthique gagne du terrain. Mais peut-on imaginer un habillement durable sans passer par une réduction drastique de notre consommation de vêtements ?
- Aurélie Mossé Enseignante-chercheuse en design textile à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, co-responsable du groupe de recherches Soft Matters
- Sophie Grosbon Maitresse de conférences en droit public à l’Université Paris Nanterre, spécialiste du droit international des droits de l’homme et droit international de l’environnement
- Majdouline Sbai Auteure
Elle peut sembler relever de l’oxymore, mais des designers aux consommateurs, l’idée de mode éthique ou durable, gagne du terrain.
De fait, le coût environnemental et humain réel de nos vêtements bon marché est de plus en plus difficile à ignorer. En 2013, l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh, avait fait l’effet d’un électrochoc, révélant les conditions de travail désastreuses des ouvriers qui s’activaient dans ce grand entrepôt loué par les sous-traitants de plusieurs enseignes occidentales.
Plus récemment, c’est l’impact écologique de l’industrie de la mode qui s’est trouvé dénoncé par différents rapports. Menace pour la biodiversité, consommation d’eau et d’énergie, gaspillage.
De la production d’un vêtement à son abandon la saison suivante, en passant par son transport d’un point à l’autre de la planète, le secteur de l’habillement cumule les mauvaises pratiques. Ce sont des évidences qui poussent chacun à s’interroger, à son échelle, sur ses responsabilités, et à imaginer des alternatives.
En marge du prêt-à-porter jetable, s’élaborent de nouvelles manières de produire, allant du recyclage à l’impression 3D, et de nouvelles manières de consommer, favorisant seconde main et vestiaires partagés.
Des juristes qui tentent de faire entrer dans la loi une responsabilisation des entreprises vis-à-vis de leurs sous-traitants, aux biologistes qui élaborent les pigments du futur à partir de bactéries, cette mode responsable mobilise un large éventail d’acteurs.
Peut-on imaginer un habillement durable ? Comment consommer « moins » et « mieux » ? A quoi ressemblerait une « mode éthique » et « durable » ?
Au-delà des prises de consciences individuelles, quel peut être le rôle de la loi pour rendre l’industrie de la mode plus respectueuse de l’environnement et des droits humains ? Les promesses des technologies textiles pourront-elles atteindre le grand public ?
« La pollution dans la mode est systémique » Majdouline Sbai
« Il faut changer d’échelle pour atteindre une mode durable et éthique » Majdouline Sbai
La loi sur le devoir de vigilance en France a inspiré beaucoup de négociations sur ce thème à l’ONU. Sophie Grosbon
« Un certain nombre de matériaux intelligents rentrent dans le domaine de la responsabilité. Aurélie Mossé
Extraits sonores :
Reportage ARTE : « Textile : à la recherche de la mode durable », juillet 2019
- Valentine Gauthier, créatrice de mode engagée en matière de développement durable au salon Première Classe / Impact aux Tuileries (reportage France 24, octobre 2019)
- Marine Serre, créatrice de mode, engagée en matière de développement durable au salon Première Classe / Impact aux Tuileries (reportage France 24, octobre 2019)
- Bangladesh > Figoga Begum ouvrière survivante du drame du Rana Plaza + Tahmina Begum, membre d’un syndicat (France 2, février 2015)
- Textile du futur Carmen Hijosa, designeuse espagnole a développé un cuir végétal à base de fibres d’ananas (ARTE / Futuremag, septembre 2016)
Extraits musicaux :
Musique de fin : « Miss you » de Mirwais (label : Naive records)
- « Miss you » de To Rococo rot (label : Domino)
Une émission préparée par Margaux Leridon.
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