Espagne : Podemos au cœur de la recomposition : épisode 2/4 du podcast Europe : quand la gauche se cherche un avenir

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et Pablo Iglesias à la Chambre basse pour débattre de la prolongation d'un verrouillage national jusqu'au 11 avril suite au COVID-19. Madrid, le 25 mars 2020
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et Pablo Iglesias à la Chambre basse pour débattre de la prolongation d'un verrouillage national jusqu'au 11 avril suite au COVID-19. Madrid, le 25 mars 2020 ©AFP - MARISCAL / POOL
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et Pablo Iglesias à la Chambre basse pour débattre de la prolongation d'un verrouillage national jusqu'au 11 avril suite au COVID-19. Madrid, le 25 mars 2020 ©AFP - MARISCAL / POOL
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et Pablo Iglesias à la Chambre basse pour débattre de la prolongation d'un verrouillage national jusqu'au 11 avril suite au COVID-19. Madrid, le 25 mars 2020 ©AFP - MARISCAL / POOL
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Depuis le 15 mars, leader de Podemos, Pablo Inglesias, a quitté l'exécutif afin de se lancer dans les élections régionales en mai et défier la droite. Quelles vont être les répercussions pour le parti ? Comment cette décision est-elle accueillie par la gauche radicale de Mas Madrid ?

Avec
  • Lamprini Rori maîtresse de conférence et professeure assistante d'analyse politique à l'Université d'Athènes
  • Barbara Loyer Géographe, professeure à l’Institut Français de Géopolitique - Université Paris 8
  • Héloïse Nez Sociologue, enseignante-chercheuse à l’université de Tours.

Le 15 mars dernier, Pablo Iglesias, leader de Podemos et vice-président d’une coalition à laquelle son parti participe avec les socialistes du PSOE, annonçait à la surprise générale qu’il quittait l’exécutif pour se lancer dans la course aux régionales de Madrid. Le but est d'offrir une puissante alternative de gauche à une droite madrilène organisée et unie, du Parti populaire à l’extrême-droite de Vox.
Ce départ d’Iglesias n’est donc pas un départ d’Unidas Podemos du gouvernement. Le mouvement sera désormais représenté au sein de l’exécutif par Yolanda Diaz, actuelle ministre du travail, en passe de le remplacer au poste de vice-président. Dans ce contexte, la décision d’Iglesias apparaît donc comme une volonté, pour Unidas Podemos, d’être partout, à la fois au niveau national et régional, et de s’imposer comme la principale alternative à la droite conservatrice.

Le mouvement dispose-t-il d’une assise suffisante pour y parvenir ? Comment la décision de Pablo Iglesias a-t-elle été accueillie par la gauche radicale de Mas Madrid, déjà mobilisée pour les élections régionales ?

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Au-delà de ce dernier épisode,  comment Podemos a-t-il transformé le paysage politique espagnol longtemps cantonné à un bipartisme qui a désormais volé en éclat ? D'ailleurs, quel bilan dresser de sa participation au gouvernement ?

C’est un panorama compliqué car il y a une polarisation des élections, avec Isabel Díaz Ayuso, une personnalité très à droite qui a dit qu’elle travaillerait avec Vox si elle en avait besoin. Il y a l’enjeu de Podemos, et de son avenir, mais il y a également un combat à mener à Madrid contre un gouvernement qui serait d’extrême droite. Héloïse Nez

Pablo Iglesias fait beaucoup d'effets de manche, ce n'est pas toujours facile de savoir s'il est dans la communication ou dans de la négociation sur un dossier. Yolanda Diaz, elle, a la réputation depuis qu'elle est au pouvoir d'avoir fait avancer des dossiers. Je pense que la cohabitation entre le Parti socialiste et l'extrême-gauche aux affaires sociales va être plus facile car cela va réduire les défiances intergouvernementales. Barbara Loyer

Seconde partie - le focus du jour

En Grèce, Syriza cherche sa nouvelle place…

Syriza a été le premier mouvement de gauche radicale à passer les portes du pouvoir dans l’histoire de l’Union européenne en tant que composante majoritaire d’une alliance gouvernementale. Menée par Alexis Tsipras, la coalition a voulu tenir tête à la troïka, mettre un terme aux politiques d’austérité, et redonner de l’espoir à un peuple grec éreinté. En juillet 2019, après plus de quatre ans à la tête du pays, le parti est défait aux élections législatives. 

Un an et demi après son éviction, où en est la gauche radicale grecque, alors que la situation économique du pays demeure fragile ? Syriza a t-elle su réinventer sa place dans l’opposition ?

Un entretien avec Lamprini Rori, maîtresse de conférence à l’université d’Exeter, et titulaire d’une bourse Jean Monnet à l’Institut universitaire européen.

Syriza n'a pas pu prendre cette place d'un parti de centre gauche, de socialisme social-démocrate comme le Pasok au cours des années 1980 jusqu'à la crise financière. Cette voix vers un bipartisme solide, c'est la voix vers laquelle Syriza se dirige, même s'il est difficile pour le parti de prendre une décision claire pour l'instant. Lamprini Rori

Une émission préparée par Lucas Lazo et Margaux Leridon. 

Références sonores

  • Allocution de Pablo Iglesias, vice-président du gouvernement Espagnol dirigé par Pablo Sanchez, et leader de  Podemos, qui annonce sa démission le 15 mars 2021. (El Pais, 15 mars 2021)
  • Yolanda Diaz, ministre du Travail et de l’économie sociale, remercie Pablo Iglesias au Cortes le 24 mars 2021. (Diaro Publico, 24 mars 2021)
  • Témoignages de trois manifestants issus du mouvement des « Indignés » sur la place de la Puerta del Sol à Madrid en mai et juillet 2011. (Euronews, 24 juillet 2011 + France 2, 21 mais 2011)

Référence musicale

  • « Jarred » de Kiasmos (Erased Tapes)

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