Etat Islamique : la résurgence : épisode 2/4 du podcast Syrie : dix ans de guerre

Un homme est assis accroupi au milieu des décombres de bâtiments détruits dans la ville de Raqa, dans le centre-est de la Syrie, le 26 février 2021.
Un homme est assis accroupi au milieu des décombres de bâtiments détruits dans la ville de Raqa, dans le centre-est de la Syrie, le 26 février 2021. ©AFP - DELIL SOULEIMAN
Un homme est assis accroupi au milieu des décombres de bâtiments détruits dans la ville de Raqa, dans le centre-est de la Syrie, le 26 février 2021. ©AFP - DELIL SOULEIMAN
Un homme est assis accroupi au milieu des décombres de bâtiments détruits dans la ville de Raqa, dans le centre-est de la Syrie, le 26 février 2021. ©AFP - DELIL SOULEIMAN
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L’Etat islamique n’a jamais complètement disparu en Syrie et cherche désormais à reprendre le contrôle du territoire. Deux après sa chute, comment le groupe s'est-il réorganisé ? Comment les clandestins du groupe de l'Etat islamique préparent-ils leur retour ?

Avec
  • Chloé Thomas doctorante FNRS à l’Université Saint-Louis
  • Arthur Quesnay Docteur en science politique affilié à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Wassim Nasr Journaliste à France 24, spécialiste des mouvements djihadistes

Une émission présentée par Mélanie Chalandon

L’organisation a été officiellement vaincue au printemps 2019 et pourtant l’Etat islamique n’a jamais complètement disparu en Syrie. Au cours des derniers mois, les attaques se sont mêmes multipliées contre les forces du régime syrien, celles de leurs alliés et également contre les Forces démocratiques syriennes, dans le territoire qu’elles contrôlent.

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Revenus à la clandestinité après leurs défaites, les combattants de l’Etat islamique profitent de la difficulté des différentes forces en présence à contrôler un territoire désertique immense. Dans les rues de certaines villes – à l’Est du pays près de la frontière irakienne – c’est à découvert que certains paradent désormais, sur leurs motos, kalachnikov en bandoulière.

Sur quelles ressources peuvent-ils compter pour préparer leur retour ? Comment le groupe s’est-il réorganisé depuis la mort de son leader, Abou Bakr al-Baghdadi ? Dans quelles mesures les cellules clandestines syriennes sont-elles en lien avec celles qui se reforment en Irak au même moment ?  

Avec Arthur Quesnay, chercheur en sciences politiques à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et Wassim Nasr, analyste et journaliste à France 24.

A partir de 2019, pour se reconstruire, l’organisation Etat islamique a d’abord cherché à terroriser la population. Arthur Quesnay

L’ambition territoriale n’existe pas aujourd’hui, ça ne vaut pas dire qu’ils ne l’ont pas, mais à moyen terme ce n’est pas possible. Il ne faut pas oublier que l’État islamique a été créé en 2006 et la période califale est vraiment une petite parenthèse dans l’histoire. Le groupe est habitué aux défaites puis aux résurgences, cela fait partie de son ADN. Wassim Nasr

Seconde partie - le focus du jour 

Camp de Al-Hol : l’embarras des européens

Le 24 février dernier, une dizaine de femmes de djihadistes françaises ont entamé une grève de la faim afin d’appeler à l’aide et demander à être jugées en France. La situation dans les camps kurdes devient invivable, tant au niveau sanitaire que sécuritaire. 

Comment est gérée la question du rapatriement des ressortissantes ? Quel sort attend ces femmes et ces enfants actuellement détenus par les forces kurdes ? 

Une conversation avec Chloé Thomas, doctorante FNRS à l’Université Saint-Louis.

Dès 2017, la Belgique se prononçait pour le rapatriement des enfants de moins de 10 ans, sans réellement justifier la raison de cette limite d’âge. En pratique, très peu de rapatriements ont été réalisés. En revanche, c’est une position qui est partagée en Europe occidentale, notamment par la France, où l'on considère que les adultes ont rejoint l’Etat islamique en connaissance de cause, alors que les enfants n’ont en aucun cas choisi de faire partie de ce conflit et doivent être rapatriés. Chloé Thomas

Camp d'al-Hol, géré par les Kurdes, où se trouvent des proches présumés de combattants de l'État islamique (EI), le 3 mars 2021. Les groupes d'aide humanitaire mettent en garde contre un "cauchemar".
Camp d'al-Hol, géré par les Kurdes, où se trouvent des proches présumés de combattants de l'État islamique (EI), le 3 mars 2021. Les groupes d'aide humanitaire mettent en garde contre un "cauchemar".
© AFP - DELIL SOULEIMAN

Une émission préparée par Margaux Leridon et Albane Barrau. 

Références sonores

  • Adnan Afrin , Porte parole des Forces Démocratiques Syriennes annonçant la victoire contre le groupe Etat Islamique à Baghouz en Syrie. (19/20 sur France 3, le 25/03/19)
  • Ambiance attentats à la voiture piégée au Nord d’Alep dans les villes de Azaz et Al Bab. (Anadolu Agenry, le 31/01/21)
  • Florence Parly , ministre des Armées , sur France Inter le 10 janvier 2021. (France Inter , « Questions Politiques » Ali Baddou , le 10 01 21)
  • Jessie Van Eeetvelde . Une femme Belge Djihadiste détenue dans le camp d’Al-Hol en Syrie , exprime son désir d’être rapatriée. (TV 5 Monde, le 05/01/2021)

Références musicales 

  • « Field » de Christian Löffler (Label : Ki records)
  • « Zecrayat/ Beyt » par Zeid Hamdan , Muhammad Abdallah et Tanjaret Daghet , musiciens Libanais et Syriens

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