

Le 20 octobre, un rapport incriminait le Président Jair Bolsonaro pour "crime contre l'humanité", estimant que sur les 610 000 décès liés à la pandémie, au moins 127 000 sont imputables au chef de l’Etat.
- João Sette Whitaker Ferreira Professeur d’urbanisme à l’Université de Sao Paulo
- Silvia Capanema Historienne du Brésil contemporain
- Maud Sarliève Avocate en droit international
Le 20 octobre dernier, une Commission d'enquête parlementaire rendait un rapport sur les responsabilités du Président brésilien dans le grand nombre de décès liés au Covid-19 dans le pays, le nombre de victimes ayant dépassé la barre des 600 000.
Cette enquête de plusieurs mois aboutit à des conclusions sans appel, puisqu’on y parle de « retards inexcusables », de « négligence intentionnelle », de « charlatanisme », et même de « crime contre l’humanité », tout en considérant que Jair Bolsonaro a « délibérément exposé les Brésiliens à une contamination de masse ».
Que va-t-il se passer à présent ? Bolsonaro pourrait-il être inquiété par les conclusions de ce rapport, ou sa mainmise sur les institutions du pays suffira-t-elle à sauver son mandat ? De quels pouvoirs dispose le Tribunal suprême fédéral, avec lequel Bolsonaro est en conflit quasi-permanent depuis son arrivée à la tête du pays ? Enfin, quelles conséquences politiques à moins d’un an du scrutin présidentiel ?
Le rapport qui a été publié a un grand impact, parce qu’il est aussi porté par des parlementaires qui ne sont pas dans le Parti des travailleurs. Le socle est donc plus large que les « opposants » que les Bolsonaro [avaient tendance à stigmatiser]. Silvia Capanema
Bolsonaro travaille dans une logique de bravades : il fait des déclarations très radicales contre la Cour Suprême, mais surtout pour alimenter ses bases électorales. A chaque fois qu’il l’a fait, il est immédiatement revenu en arrière (…). Il sait très bien que la Cour Suprême a contre lui, sa famille et ses fils plusieurs procès en cours. João Whitaker
Florian Delorme s'entretient avec Joao Whitaker, professeur d’urbanisme à l’Université de Sao Paulo, et Silvia Capanema, historienne du Brésil contemporain.
Seconde partie : le focus du jour
Déforestation de l’Amazonie : Bolsonaro bientôt devant la CPI ?

Le 12 octobre dernier, l’association autrichienne AllRise déposait devant la Cour Pénale Internationale de La Haye une plainte contre Jair Bolsonaro pour “Crime contre l’humanité envers les dépendants et les défenseurs environnementaux.” Selon l’association et les juristes qui ont constitué le dossier, la déforestation de l’Amazonie s’est brutalement accélérée depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en 2019, et serait responsable de la mort de populations d’Amazonie et de défenseurs de l’environnement. A travers Bolsonaro, un pas en avant pour faire reconnaître les dégâts environnementaux comme crimes contre l’humanité ?
Cette plainte est la quatrième qui a été déposée visant Bolsonaro depuis novembre 2019. Trois autres plaintes ont été déposées, au nom de chefs indigènes brésiliens et d’ONG brésiliennes. Maud Sarliève
Avec Maud Sarliève, avocate en droit international.
Références sonores
- En déplacement à Guaruja le 10 octobre dernier, Jair Bolsonaro ne comprenait pas l’utilité d’un pass sanitaire ou d’un vaccin pour se rendre au stade (France 24, 21 octobre 2021)
- Omar Aziz, le président de la Commission parlementaire, énonce les différents manquements de Jair Bolsonaro dans la gestion de la crise du Covid (France 24, 21 octobre 2021)
- Une opposante à Bolsonaro souhaite sa destitution lors d’une manifestation organisée à Rio de Janeiro (France 24, 03 octobre 2021)
- Jair Bolsonaro haranguait ainsi la foule le 7 septembre dernier en accusant nommément le juge du Tribunal suprême fédéral, Alexandre de Moraes (O Globo, 07 septembre 2021)
- Extrait du clip de campagne de Sergio Moro pour les présidentielles de 2022
- Le cacique indigène kayapo Raoni Metuktire a déposé plainte contre le président brésilien, Jair Bolsonaro, devant la Cour pénale internationale, le 22 janvier dernier (France 24, 23 janvier 2021)
Références musicales
- « Atlas » de Nicolas Pera (Label : Sonido Trópico)
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Collaboration
- Production déléguée
- Production déléguée
- Réalisation
- Réalisation