Pétrole : plus dure sera la chute : épisode 2/4 du podcast Anthropocène : le virus de la dernière chance

Un employé de la société nationale pétrolière vénézuélienne avec un drapeau de l'Iran le 25 mai dernier
Un employé de la société nationale pétrolière vénézuélienne avec un drapeau de l'Iran le 25 mai dernier ©AFP
Un employé de la société nationale pétrolière vénézuélienne avec un drapeau de l'Iran le 25 mai dernier ©AFP
Un employé de la société nationale pétrolière vénézuélienne avec un drapeau de l'Iran le 25 mai dernier ©AFP
Publicité

Deuxième temps de notre semaine consacrée à l’impact du covid-19 sur la transition écologique. Après nous être interrogés hier sur la possibilité d’une relance économique verte, intéressons-nous aujourd’hui à une victime indirecte de la crise sanitaire : le secteur pétrolier.

Avec
  • Myriam Benraad Politologue, spécialiste du Moyen-Orient, professeure associée en relations internationales
  • Francis Perrin Chercheur, spécialiste des problématiques énergétiques
  • Paula Vasquez Sociologue et anthropologue, chercheuse au CNRS
  • Marc-Antoine Eyl-Mazzega Directeur du Centre Energie et Climat de l’Ifri, spécialiste des échanges gaziers entre la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne

«  Tellement de pétrole qu’on ne sait plus quoi en faire », constatait le président américain Donald Trump, en conférence de presse, en avril dernier. Cette situation ubuesque, qui s’explique en grande partie par la baisse drastique de la consommation d’énergies durant le confinement, les avions étant restés cloués au sol et les voitures à l’arrêt, a bouleversé le secteur. Au niveau international, la guerre des prix qui a opposé l’Arabie saoudite et la Russie a contribué à une spectaculaire chute des cours, endiguée depuis la signature d’un accord OPEP+ mi-avril. 

Mais quelques jours à peine après cet arrangement, un phénomène inédit s’est observé à la bourse de New York, où le prix du baril est devenu négatif pendant quelques heures. Entre l’entrée en vigueur de l’accord OPEP+, le 1er mai, et le début du déconfinement mondial, les prix sont finalement en train de repartir à la hausse. 

Publicité

Mais si les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite ou la Russie peuvent traverser une telle crise sans qu’elle entraîne de trop gros bouleversements à court terme, des pays producteurs plus fragiles, comme l’Algérie, l’Iran, ou a fortiori l’Irak et le Venezuela subissent quant à eux de plein fouet la chute du brut. Alors que ce décrochage est survenu dans un contexte de réflexion croissant sur l’imminence d’un pic pétrolier, et sur l’avenir des énergies fossiles dans le cadre d’une transition énergétique, la panique des deux derniers mois a bien montré que le système géopolitique en général et les pays producteurs en particulier sont encore loin d’être prêts pour l’après-pétrole. 

La crise énergétique survenue pendant le confinement peut-elle être perçue comme une première étape à marche forcée vers un monde décarboné ? Dans quelle mesure bouleverse-t-elle les équilibres traditionnels de la géopolitique des hydrocarbures ? Quels ont été les pays les plus durement touchés ? Certains acteurs peuvent-ils au contraire espérer tirer des bénéfices de la situation ? 

La Transition
3 min

Extraits sonores 

- Donald Trump, sur Bloomberg le 29 avril 2020

- Moustafa al-Kazimi sur TV5 Monde le 07 mai 2020

- Témoignage d'un habitant de Caracas, AFP le 24 mai 2020

Extraits musicaux 

-  « Lichtermaus » de Pantha du Prince (label : Rough Trade)

- « Torrey canyon » de Serge Gainsbourg (label : Philips)

Une émission préparée par Margaux Leridon.