Retour sur une "génération perdue" en ex-Yougoslavie, celle de Bosniens nés aux alentours de la signature des accords de Dayton - il y a tout juste 25 ans. Puis une discussion autour de la répression des Ouïghours, à l'ouest de la Chine : ce sujet suscite-t-il, enfin, l'attention internationale ?
- Marc Julienne Responsable des activités Chine de l’Institut français des relations internationales (IFRI)
- Rémy Ourdan Correspondant de guerre au Monde
- Vanessa Frangville Professeur d’études chinoises à l’université libre de Bruxelles – ULB
- Marc Semo Correspondant diplomatique du Monde
Première partie - retour de Bosnie
Il y a 25 ans, le 14 décembre 1995, étaient signés les accords de Dayton, aboutissant à la création de la Bosnie-Herzégovine, elle-même divisée entre deux entités : la fédération de Bosnie et Herzégovine, avec Sarajevo pour capitale, et la république serbe de Bosnie, avec la ville de Banja Luka pour capitale.
En novembre 2020, les élections municipales montraient l'émergence d'une classe politique née aux alentours de la signature des accords de Dayton, comme à Banja Luka, où un jeune maire de 27 ans vient d'être élu et porte un programme nationaliste serbe. Retour, avec Rémy Ourdan, journaliste au Monde, sur une génération qui vit dans l'ombre de la guerre - dans un pays toujours marqué par les divisions ethniques.
Seconde partie - table ronde d'actualité internationale
Répression des Ouïghours : vers une crise diplomatique ?
Cette semaine, un nouveau rapport du Center for Global Policy était publié sur les atteintes aux droits de l’homme en Chine, et en particulier sur le sujet des exactions menées par le pouvoir central à l’encontre des Ouighours – minorité turcophone et musulmane du Xinjiang. Selon Adrian Zenz, anthropologue allemand à l’origine de ce travail, qui s’est appuyé sur des milliers documents officiels des autorités chinoises, Pékin aurait transféré au moins 570 000 personnes pour travailler dans les champs de coton dans le cadre le cadre d'un programme obligatoire géré par l'Etat Chinois.
Pour Pékin, ces travailleurs seraient en réalité des « étudiants » qui ont fréquentés des « centres de formations »... et Adrian Zenz serait, selon les dires du porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, « l’épine dorsale d’instituts de recherche anti-Chine, créés et pilotés par le renseignement américain ».
Alors, qu’en est-il réellement ? Que sait-on du sort réservé à cette minorité chinoise ? Comment Pékin organise-t-il cette répression à l’encontre de populations qui ne partagent pas sa vision du monde ? Et comment, également, cette question s’immisce-t-elle dans les affaires diplomatiques - du côté des Etats-Unis où l'on n’hésite pas à faire voter des sanctions, ou du côté européen où l'on semble plus mesuré – peut-être par peur de déclencher l’ire d’une puissance montante qu’on ne veut pas se mettre à dos...
Avec Marc Julienne, chercheur au Centre Asie de l’Ifri, responsable des activités Chine, et Vanessa Frangville, professeur d’études chinoises à l’université libre de Bruxelles – ULB.
Références sonores
- Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, à propos du travail forcé dans le Xinjiang (TV5 Monde, 15 décembre 2020)
- Adrian Zenz, anthropologue allemand, évoquant son rapport aux Ouïghours au micro d’Arte (Arte, 16 décembre 2020)
Références musicales
- « Palmica », du rappeur bosniqaue Black Beriz (Label : Kolateral)
- « Tarim » du groupe Qetiq, mené par le compositeur et interprète ouïghour Perhat Khaliq
L'équipe
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