Traité sur la haute mer : la gouvernance à l’épreuve : épisode • 1/4 du podcast Océans : un monde à protéger

Fonds sous-marins
Fonds sous-marins ©Getty - Khaichuin Sim
Fonds sous-marins ©Getty - Khaichuin Sim
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En mars 2022 se sont tenues les ultimes négociations pour adopter le Traité sur la haute mer. Prévoyant d'instituer une gouvernance mondiale des océans, ce traité suscite déjà des critiques sur sa portée jugée trop limitée.

En mars 2022 a eu lieu le dernier volet de négociations du Traité sur la haute mer, ou BBNJ en anglais, pour Biodiversity Beyond National Jurisdiction. En discussion depuis 2006, puis retardé de deux ans par le Covid, on espère une signature du traité d’ici août 2022. Un tel traité serait historique, puisqu’il marquerait l’existence d’une gouvernance mondiale des océans. Pourtant, le traité et sa portée sont déjà limités : pour asseoir le plus de pays possibles à la table des négociations, la régulation de la pêche à été exclue des négociations, comme l’exploitation minière des grands fonds. De plus, un grand pays comme les Etats-Unis n’en font pas partie, tandis que d’autres, comme la Russie, bloquent toutes les discussions. En face d’eux, les Etats du sud, réunis dans le G77, appellent à une meilleure redistribution des bénéfices liés à l’exploitation des ressources marines, rappelant que l’Océan est un patrimoine commun de l’humanité.

Alors, quelle pourrait être la portée d’un tel traité ? Un accord international est-il possible, alors que le multilatéralisme est affaibli ? Quelles sont les dynamiques des négociations, notamment entre les pays du sud et du nord, industrialisés ?

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Florian Delorme reçoit Justine Réveillas, juriste, docteure en droit publique au laboratoire LIENS à l’Université de la Rochelle et Cyrille Coutansais, directeur de recherche au Centre d'études stratégiques de la Marine

Le focus du jour

Plancton : des travailleurs comme les autres ?

Une salpe géante, de la famille des planctons, nageant sous la surface de l'océan
Une salpe géante, de la famille des planctons, nageant sous la surface de l'océan
© Getty - Gerard Soury

Est-ce que le plancton fournit un travail dont profite l‘humanité ? C’est l'analyse de chercheurs du CNRS, qui ont publié en mars, en plein pendant les négociations du Traité sur la Haute mer, une tribune appelant à considérer les bancs de planctons - qui produisent notamment 50% de l’oxygène - comme des travailleurs, et donc à leur accorder des droits. En tête, le droit d’exercer ses fonctions dans un environnement viable, nécessaire à la reproduction de son activité. Une démarche qui nous permet de changer le regard que l’on porte sur les services écosystémiques, ces bénéfices que les humains retirent des écosystèmes et qui sont nécessaires à sa survie.

Avec Roberto Casati, directeur de recherches au CNRS, directeur d’études de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Institut Nicod, Paris.

La tribune du Monde est à lire ici.

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