Unesco : vigie des politiques pour l’école : épisode 1/4 du podcast Education, une lutte sans fin

La directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay à Paris le 12 novembre 2021.
La directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay à Paris le 12 novembre 2021. ©AFP - JULIEN DE ROSA / POOL
La directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay à Paris le 12 novembre 2021. ©AFP - JULIEN DE ROSA / POOL
La directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay à Paris le 12 novembre 2021. ©AFP - JULIEN DE ROSA / POOL
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La crise du Covid-19 a effacé 20 années de progrès dans le domaine de l’éducation selon les Nations Unies. Une "catastrophe générationnelle" qui entame un peu plus la réalisation des objectifs que s'était fixés l'UNESCO dans le domaine de l'éducation.

Avec
  • Nicole Bella Statisticienne et analyste à l’UNESCO, responsable de la collecte et l’analyse de statistiques sur l’éducation, l’évaluation et l’analyse des politiques concernant les populations et l’éducation
  • Sobhi Tawil Directeur des perspectives et de la recherche en éducation à l’Unesco
  • Eric Charbonnier Economiste, expert en éducation à l'OCDE

La seule chose qui est plus chère que l’éducation est l’absence d’éducation. Cet adage de Benjamin Franklin pourrait revenir au goût du jour alors que la crise du Covid-19 a effacé 20 années de progrès dans le domaine de l’éducation selon les Nations Unies (101 millions d’enfants sont tombés en deçà du seuil minimum de compétences de lecture en 2020). Fermetures d’écoles, manque d’infrastructures essentielles, absentéisme... la pandémie nous rappelle que le droit à l’éducation reste dans certains endroits un privilège.

Cette “catastrophe générationnelle” déplorée par les Nations Unies devrait encore mettre hors de portée les objectifs de l’Agenda 2030 pour l’Education, qui doit “assurer à tous une éducation équitable inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie,” selon la formule de l’Objectif de Développement Durable 4. Or, cela fait trente ans que l’UNESCO, l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, les sciences et la culture, est contrainte de repousser son objectif de rendre l’éducation primaire accessible à tous les enfants en âge d’être scolarisés, un objectif d’abord inscrit dans la déclaration de Jomtien sur l’Education pour tous, en 1990.

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Mais l’UNESCO ne veut pas en rester là et a relancé la machine de la coopération internationale : d'abord par la “déclaration de Paris”, un appel lancé par 40 pays dont la France pour investir davantage dans l’éducation, mais également par la publication d’un nouveau rapport (présidé par la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde) qui appelle à “repenser les futurs de l’éducation.”

Quel bilan peut-on dresser après 30 années de politiques d’éducation ? Quelles sont les politiques menées ? Avec quels effets ? Comment s’appliquent-elles concrètement, de l’Afrique à l’Asie ? Et sur quels fondements doit se construire l’éducation de demain ?

La fermeture des écoles a non seulement eu un impact sur les apprentissages eux-mêmes, mais le confinement a aussi entraîné le manque de protection que représente l’école, notamment pour les filles. Nicole Bella

[De mon point de vue, nous devons revoir] nos modes d’évaluation. (…) Alors que les évaluations sont là pour sanctionner, sélectionner, classer, la proposition de la Commission est de dire qu’il faut une pédagogie de coopération et de solidarité. Sobhi Tawil

Florian Delorme reçoit Nicole Bella, statisticienne et analyste à l’UNESCO, et Sobhi Tawil, directeur des perspectives et de la recherche en éducation à l’Unesco.

Pour en savoir plus :

Seconde partie : le focus du jour

l’OCDE, l’autre acteur international de l’éducation

Cette année, les élèves de quinze ans de Paris à Singapour en passant par Santiago vont à nouveau être conviés au grand exercice d’évaluation standardisée qu’est l’enquête PISA. Mais ce n’est pas que la main des élèves qui peut trembler à cette occasion, mais aussi celle des gouvernements, anxieux de voir leur système éducatif classé en “mauvais élève”... Quand l’OCDE publie ses rapports périodiques sur l’éducation, c’est toute l’administration publique qui ajuste ses lunettes pour identifier les carences et leurs remèdes au sein de l’éducation.

Comment cette organisation dédiée au développement économique dans les nations industrialisées s'est-elle imposée sur les questions d’éducation ? Quelles tendances lourdes permettent de mettre en exergue ses rapports ?

PISA nous donne une information au niveau international mais il est important qu’il y ait des études nationales sur le terrain pour évaluer plus régulièrement la réussite des politiques éducatives. Eric Charbonnier

Avec Eric Charbonnier, expert en éducation à l’OCDE, est avec nous pour en parler.

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