Actualité internationale - De l'attentisme au volontarisme, quand l'Allemagne revoit sa politique étrangère

France Culture
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Avec
  • Anne-Marie Le Gloannec Directrice de recherche à Sciences-Po, spécialiste de la politique étrangère allemande et européenne
  • Marc Semo Correspondant diplomatique du Monde
  • Hans Stark Professeur de civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne-Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI

Alors que le gouvernement Merkel III – formé en décembre 2013 - trouve peu à peu ses marques, voilà qu’il semble également faire montre d’une certaine originalité par rapport aux précédents dans un domaine un peu inattendu, celui de la politique étrangère. En effet, dimanche dernier se tenait la conférence de Munich sur la sécurité et cette réunion internationale fut l’occasion pour l’Allemagne de tenir une posture assez nouvelle.

C’est d’abord le président Joachim Gauck qui a ouvert le feu en déclarant: L'Allemagne n'est pas une île. Les conséquences de l'inaction peuvent être plus graves que celles de l'action , les allemands ne doivent «pas se cacher derrière la culpabilité passée de l'Allemagne pour fermer les yeux . Puis est ensuite montée à la tribune la ministre de la défense, Ursula von der Leyen. Elle a évoqué certaines des crises qui déchirent le monde : la guerre tragique en Syrie, la situation sinistre en Libye, la situation qui se dégrade dans certaines parties de notre continent voisin, l’Afrique… On ne peut pas rester assis à ne rien faire. Si nous avons des moyens, nous avons des capacités, nous avons l’obligation et nous avons la responsabilité de nous engager . Enfin, le ministre des affaires étrangères - Frank-Walter Steinmeier - est venu en rajouter une couche affirmant que l’Allemagne était prête à s’engager sur les questions de politique étrangère et de sécurité plus rapidement, plus décisivement, et plus fortement.

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Que signifie ce changement de ton? Que nous dit-il de l’évolution de cette société allemande qui, fortement marquée par l’histoire de la première partie du 20ème siècle, nous avait plutôt habitués à un certain attentisme en matière de politique étrangère, à une véritable « culture de la retenue »?

Quelles seront les évolutions réelles en la matière? Comment cela se traduira-t-il sur le terrain?

Jusqu’où l’Allemagne est-elle décidée à s’engager? Sur quels critères se construiraient son nouvel interventionnisme? Quelles pourraient en être les conséquences sur les équilibres régionaux et mondiaux?

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