Dans les aéroports : embarquement immédiat ! (3/4) - Pas d’avion chez nous !

Quel dossier plus conflictuel que celui de l’implantation / l’agrandissement d’un aéroport ? Les autorités en charge des politiques publiques doivent prendre en compte les doléances des riverains, bien souvent à l’échelle de tout un territoire, au-delà de la zone directement concernée par les travaux. La question des nuisances proprement dite se trouve associée à des problématiques de plus en plus nombreuses aujourd’hui: questions d’environnement, de trafic routier supplémentaire. Tous les grands aéroports confrontés à ces questions connaissent des situations de conflit, des blocages que les instances aéroportuaires choisissent de régler en instituant des commissions de négociation plus ou moins pérennes, plus ou moins ouvertes, portant sur plus ou moins de points de discussion.

Aux USA – dont on va beaucoup parler aujourd’hui – l’application d’une réglementation fédérale depuis plusieurs décennies, et surtout l’entrée de ces questions de nuisances dans les politiques locales, ont permis d’énorme progrès pour les riverains, mais la prise en compte de contraintes de plus en plus nombreuses provoque aussi des blocages quasi-systématiques aujourd’hui, dans des structures aéroportuaires qui arrivent pourtant à saturation et auraient des besoins urgents d’agrandissement.

Nous irons aussi à Berlin où le projet de nouvel aéroport, pourtant mené à bien dans des conditions relativement bonnes, a viré au fiasco. A tel point que la population berlinoise se demande aujourd’hui si ce nouvel aéroport était réellement nécessaire.

Direction l’Afrique aussi, où les projets aéroportuaires ne sont pas – encore – associés aux questions de nuisances, mais au développement économique. Contrairement aux Occidentaux les populations africaines verraient plutôt d’un bon œil l’arrivée de nouveaux aéroports ou l’extension des terminaux existants, mais les blocages sont administratifs, parfois politiques.