- Tihana Rubic ethnologue
- Philippe Adair économiste, enseignant-chercheur à l'Université Paris-Est Créteil, auteur de l’article Économie non observée et emploi informel dans les pays de l’Union européenne (Presses de Sciences Po, Revue économique, 2009)
- Yannis Youlountas réalisateur, documentariste.
- Sylvain Bureau enseignant-chercheur à l'ESCP Europe, auteur de différentes publications sur l'entrepreneuriat et ses relations avec l'économie informelle
Troisième étape de notre série d'émissions autour des défis de l'économie mondiale. Aujourd'hui: quid de l'intégration des ressources issues d'activités criminelles dans le PIB? Comment expliquer le boom de l'économie du partage?
Hier, nous parlions optimisation fiscale.
Mardi, il était question des stratégies divergentes des banques centrales.
Selon les chiffres d’Eurostat (la Direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire), la part moyenne de l’économie informelle par rapport à l’économie formelle de l’UE aurait tourné, sur la période 2008-2010, autour de 19,5% du PIB.
Avec, bien sûr, de grandes disparités selon les zones…
Il y a tout juste un an, le Parlement européen demandait aux Etats-membres de mesurer les revenus générés par leurs « économies souterraines »… afin de les inclure dans le calcul de leur PIB.
Certains se sont très vite montrés assez réticents (c’est le cas de la France, mettant en avant des considérations morales, refusant par exemple de «* cautionner des activités telles que la prostitutio* n"… bien qu’elle soit légale en France – seuls les activités de racolage et de proxénétisme étant interdits)…
D’autres, au contraire, ont assez vite accepté le principe de cette « double comptabilité » (L'Italie, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas ou encore le Royaume-Uni).
L'Italie a ainsi publié un PIB 2013 revu et corrigé avec une hausse significative de 3,8% en tenant compte de ces nouvelles normes…
La GB, elle, a estimé que les revenus de ses activités illégales pourraient atteindre 12,3 milliards d'euros, soit un peu moins de 1% du PIB de 2013…
Pourquoi ces révisions ? Dans quelle mesure permettent-elles d’améliorer les chiffres du déficit budgétaire, de la dette?
Qui sont les gagnants et les perdants de ce nouveau mode de calcul ?
Et, de façon générale, comment évaluer le poids réel de cette économie souterraine, par définition insaisissable ?
On retrouvera Sylvain Bureau, depuis l’Espagne , enseignant-chercheur à l’ESCP Europe et à l'Ecole Polytechnique, qui nous expliquera en quoi l’économie informelle peut constituer un réservoir de créativité et d’innovation qui attire de plus en plus les grands groupes…
On parlera également de cette économie de la survie, de la débrouille, qui s’est développée un peu partout en Europe et particulièrement en Europe du Sud…
On ira du côté de la Grèce avec Yannis Youlountas , poète, écrivain et réalisateur franco-grec, qui nous racontera les mécanismes de troc et de bénévolat qui se sont mis en place, notamment dans le quartier autogestionnaire d’Athènes…
Enfin, Tihana Rubic , ethnologue, enseignant-chercheur à l’Université de Zagreb, nous emmènera en Croatie où elle a mené des enquêtes de terrain sur les liens entre économie informelle et chômage.
En studio, avec nous pour en parler, Philippe Adair , économiste, enseignant-chercheur à l'Université Paris-Est Créteil, auteur de l’article Économie non observée et emploi informel dans les pays de l’Union européenne (Presses de Sciences Po, Revue économique, 2009).
Une émission préparée par Tiphaine de Rocquigny
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