- Chantal Blayo Professeur de l'Institut d'études démographiques de l'université Bordeaux IV.
- Rosabetty Muñoz Poétesse chilienne.
- Valentine Becquet Démographe, doctorante au CEPED, centre population et développement - Université Paris Descartes.
De Madrid à Pékin, l’avortement en question, deuxième volet de notre série « Une question de vie ou de mort » dans CulturesMonde cette semaine. Nous avons choisi d’évoquer ce dossier sensible – celui de l’IVG – évidemment en raison de l’actualité espagnole : le droit à l’avortement est remis en cause par une loi en cours d’adoption par le Parlement. Lorsqu’elle entrera en vigueur, sans doute au printemps prochain, l’avortement sera interdit, et même criminalisé en Espagne, sauf exceptions, par exemple si la santé de la mère est en jeu, ou dans les cas de viols – après dépôt de plainte et double examen médical obligatoire…
L’Espagne revient donc près de trois décennies en arrière. La loi prohibant l’IVG avait été mise en place pendant le franquisme, elle n’avait été abrogée qu’en 1985. Comment expliquer cette régression, malgré une mobilisation spectaculaire de la société civile ? Est-ce le signe que les mentalités ont changé, en Espagne et en Europe, sur les questions touchant au droit des femmes à disposer de leur corps ? La religion, la morale, sont-elles seules en cause ? La fin de l’avortement légal est-elle synonyme d’une diminution effective du nombre d’avortements ? Dans quelles conditions sanitaires les femmes ont-elles recours à l’IVG lorsqu’il est interdit ?
Direction ensuite le Chili. Dans ce pays sud-américain les avortements sont interdits totalement même en cas de viols. Plusieurs faits divers dramatiques ont défrayé la chronique dernièrement. La société civile, les intellectuels se mobilisent depuis des années pour interpeller les pouvoirs publics sur cette situation. Nous avons interrogé une poétesse, Rosabetty Muñoz, autour En Nombre de Ninguna (Kultrun, 2008) sur ce thème précis de l’avortement.
Direction encore le Vietnam, où l’avortement pose des questions très différentes. Là bas aucune limitation du droit à pratiquer l’IVG. Au contraire, cet IVG est bien souvent encouragé dans le cadre de politiques de régulation des naissances. Avec un effet pervers dramatique : les avortements « sélectifs » des petites filles, par des familles qui souhaitent avoir un garçon. Ce problème est bien connu en Chine et en Inde, où l’équilibre démographique entre hommes et femmes se creuse. Au Vietnam des politiques sont mises en place pour limiter ce phénomène. Avec quels résultats ? Nous en parlons avec Valentine Becquet.
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