

D'Abidjan, Addis Abbeba, Djibouti, Kigalie au Rwanda, à la région de Lagos au Nigeria: une croissance sans développement? Comment arriver à une croissance qui soit "inclusive" ? Comment ne pas recréer des enclaves dans des territoires en déshérence ?
- Ibrahima Ndiaye propriétaire de l’hôtel-restaurant Sunset Beach à Dakar au Sénégal, professeur d’économie à l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique professionnel (Ensep)
- Felwine Sarr écrivain et professeur agrégé d’économie à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, cofondateur du Laboratoire d’analyse pluridisciplinaire des dynamiques des sociétés africaines et de la diaspora (Laspad).
- Mohamed Beavogui directeur de l’African Risk Capacity (ARC)
- Sylvie Brunel Géographe, professeure à l'université Paris IV (Paris-Sorbonne)
Troisième émission de cette semaine consacrée à l'Afrique, au tournant africain, tournant de l'autonomie en politique intérieure, diplomatie, et volet sécuritaire demain. Toute la semaine on évalue la notion d' « Afroptimisme ». La notion fait débat parmi les économistes, géographes et tous les jours dans les cabinets de notation. En cause la dépendance aux matières premières notamment, et avec elle l'étalage des croissances brutes de PIB commence à être critiquée. Croissance, oui, mais « ce n'est pas suffisant » pour réduire la pauvreté, disait un des membres de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel au Forum d'Addis Abbeba pour le développement la semaine dernière. En 2015, la croissance africaine a atteint son plus bas niveau depuis 2009 : 3,4 %. C'est 1 % de plus que la moyenne mondiale. Il faut dire que c'est un peu la lutte pour sauvegarder l'optimiste : La Banque Mondiale a parié en janvier sur 4,2 % en 2016 contre 3,5 % en 2015, on devrait atteindre les 4,5 % en 2017...
C'était même 5 % que prévoyait le directeur de la Banque Africaine de Développement Akinwumi Adesina... Une des personnalités du CEO Forum d'Abidjan il y a 3 semaines qui réunissait 63 pays dont 43 africains , sommet des décideurs économiques en vue : Akinwumi Adesina s’y écriait : « High Five for Africa ! » Akinwumi Adesina... Il y a bien la croissance, un taux d'environ 5, 7, 10 %, mais l'Union Africaine a chiffré à 11 % seulement la part du secteur manufacturier en Afrique. L'industrie, le travail des femmes, les jeunes diplômés aux chômages, les agriculteurs pauvres, le travail informel et le manque de recette fiscales qui y est lié : Les lacunes restent fortes. 700 Millions de portables mais aussi 500 millions de ruraux en dessous du seuil de pauvreté : c'est le contraste ou le paradoxe Africain...
Entre les deux, l'émergence d'une nébuleuse classe moyenne de 300 millions de personnes... Comment arriver à une croissance qui soit « inclusive » ? Comment ne pas recréer des enclaves dans des territoires en déshérence ? Abidjan, Addis Abbeba, Djibouti, Kigalie au Rwanda, la région de Lagos au Nigeria, quelques villes du Maroc, le caractère vampirique du secteur minier en Afrique du Sud ou d'autres pays... Croissance sans développement ? C’est ce que notre invitée Sylvie Brunel appelle un développement « en taches de léopard »… Nous entendrons aussi au cours de cette émission, l'écrivain Felwine Sarr professeur d’économie à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, qui vient de publier un ouvrage critique sur l'Afroptimisme, Afrotopia, aux éditions Philippe Rey... Malgré un optimisme des investisseurs/économistes au sujet du pays... On entendra aussi Ibrahima Ndiaye, un professeur d'économie qui a ouvert un hôtel à Dakar, pour fournir de l'emploi avant que l'Etat ne le fasse, interviewé par Tiphaine de Rocquigny. On joindra aussi en fin d'émission Mohamed Beavogui, directeur de l'Agence de Gestion du Risque de l'Union Africaine à Johannesburg... Elle propose des assurances très originales aux Etats africains contre les risques climatiques.Plus concret qu'on ne le croit alors que la sécheresse et l'afropessimisme revient.
« Nous adapter ou périr » disait le Ministre Délégué à l'environnement éthiopien le 3 avril lors d'un sommet économique de l'Union Africaine en Ethiopie : comme un écho à « La patrie ou la mort » de Thomas Sankara.
Une émission préparée par Tiphaine de Rocquigny et présentée par Xavier Martinet
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