

Vivre sous la terre pour ne plus jamais remonter à la surface : l'idée d'un monde souterrain fascine. Nous allons parler ce matin des communautés aux marges de nos sociétés qui, parfois, se recomposent dans les espaces souterrains. Que se construit-il dans ces espaces?
Chantal Lasbats (Réalisatrice de documentaires, elle a tourné « Dans les entrailles de New York » sur le peuple taupe de Manhattan en 2008 (France 5, 2009)), Bastien Daret (Doctorant à l’Université Paris 3 en études cinématographiques, et scénariste, il est spécialiste des blockbusters états-uniens), Nicolas Richard (Anthropologue) (Anthropologue, chercheur à l'IHEAL (Institut des Hautes Etudes en Amérique Latine)).
Quitter la société de ses semblables pour se réfugier dans les profondeurs de la terre, c’est ce qu’on fait certains hommes et certaines femmes qui ont investi les souterrains du Bronx ou de Manhattan, à New York. Un univers que l'on peut découvrir dans le documentaire « Dans les entrailles de New York », dans lequel on croise ce peuple souterrain, ce peuple-taupe régulièrement délogé par les autorités de la ville.
Pour ces gens, vivre sous terre, c’est vivre sans lumière, mais c’est surtout trouver un refuge, un dernier abri quand la surface les a définitivement rejetés. Alors que se construit-il alors dans ces marges ? Comment s’y organise la vie ? Peut-on parler de l’émergence d’une autre communauté avec ses propres codes, ses propres règles et ses propres représentations ?
Et d’ailleurs, quelle image se fait-on, depuis la surface, de ces abîmes habités ?
Si les New-Yorkais ne voient pas, ou ne veulent pas voir, ces hommes et femmes invisibles, ils sont pourtant présents dans leur imaginaire, notamment à travers le cinéma populaire et les blockbusters. La ville à l’envers représentée dans le cinéma populaire des grosses productions américaines n’est pas le miroir de la surface.
Une émission préparée par Violette Voldoire.
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