Du Brésil à la Tunisie : Reste à ta Classe : épisode 4/4 du podcast Les nouvelles batailles identitaires

Supermarché à Rio de Janeiro
Supermarché à Rio de Janeiro ©Reuters - Nacho Doce
Supermarché à Rio de Janeiro ©Reuters - Nacho Doce
Supermarché à Rio de Janeiro ©Reuters - Nacho Doce
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La place dans la hiérarchie sociale est depuis longtemps considérée par la sociologie comme un élément important de l'identité sociale. Le Brésil est connu pour ses politiques de mixité sociale. Quelle conséquences concrètes, sur la société du pays et sur l'identité des individus ?

Avec
  • Baccar Gherib doyen de la faculté de Sciences Juridiques de Jendouba
  • Glauber Sezerino Sociologue, doctorant à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et co-président de l’association « Autres Brésils »
  • William Guéraiche sociologue et historien, spécialiste des Philippines

Depuis quelques semaines, le thème de la « lutte des classes » revient dans l’actualité française. D’ailleurs d'après le dernier Baromètre des événements économiques pour France Info et Le Parisien d’ Odoxa-MCI, les deux tiers des français considèrent qu’elle existe toujours aujourd’hui. Marx aurait donc toujours raison : «L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de lutte des classes» écrivait-il dans son Manifeste du Parti communiste en 1848.

Cette lutte n’est pas une réalité que pour la France, elle l’est peut-être plus encore dans les pays en voie de développement ou émergents, notamment du côté des BRICS, où, à la faveur de la croissance, se sont constituées de "nouvelles classes moyennes" qui aujourd’hui, en plein ralentissement économique, expriment colère et exaspération.

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C’est notamment le cas d’un pays en proie à une crise politique, mais aussi une crise sociale : le Brésil. De l’euphorie de la période Lula, la société brésilienne est passée à une période de défiance, voire de méfiance ouverte. La crise a mis un coup d’arrêt à la mobilité sociale permise par les politiques menées par le Parti des Travailleurs.

En effet, les familles pauvres qui, cette dernière décennie, avaient pu accéder au grand marché de la consommation (la fameuse « classe C » ) retombent progressivement dans la précarité et viennent grossir le rangs des mécontents qui, depuis des mois, déstabilisent une Dilma Rousseff toujours menacée de destitution et qui pourrait être écartée du pouvoir dans les prochaines heures malgré le retour de leur ancien héros, Lula, revenu en politique en tant que ministre d'état. Ce qui lui permet d’échapper à la justice qui s’en rapprochait dangereusement pour son rôle dans la fameuse affaire Petrobras.

Nous allons parler de lutte des classes dans ce Brésil en pleine crise politique et économique. Où en est-on de la lutte des classes au Brésil ? Comment le miracle économique des années 2000 a-t-il modifié le paysage social du Brésil ? Et comment, aujourd’hui, le ralentissement fait-il rejaillir les tensions sociales – et peut être raciales également ? Avec la crise, voit-on rejaillir de nouvelles consciences ou identités de classe ? Et de quoi sont-elle faite ?

Comment le positionnement politique des différentes classes sociales a-t-il évolué dans le temps ? Les anciens partisans de Lula sont-ils devenus les opposants de Dilma d’aujourd’hui ?

Nous irons également du côté des Philippines qui viennent d’élire un nouveau président en la personne de Rodrigo Duterte. Le Brésil et Philippines ont au moins un point commun : une nouvelle "classe moyenne". Comment a-t-elle voté lors de cette élection ?

C’est aussi le cas de la Tunisie, où le mouvement des jeunes « diplômés chômeurs » ne cesse de croître, pour devenir un des visages de la nouvelle Tunisie d’après Ben Ali.

Une émission préparée par Xavier Martinet