

Que dire de la "santé démocratique" des États-Unis, entre vitalité du débat indéniable et inégalités sociales, raciales & économiques criantes? Faut-il se réjouir du phénomène Donald Trump qui parvient à (r)amener aux urnes une frange de la population qui se désintéressait de la chose politique?
- Nicolas Duvoux professeur de sociologie à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, chercheur au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA-LabTop), spécialiste des questions de pauvreté, d’inégalités sociales et des politiques publiques
- Russell Banks Écrivain américain
- Vincent Michelot professeur d’histoire politique américaine à l'Institut d’Etudes Politiques de Lyon.
Entre les invectives ouvertement xénophobes de Donald Trump et les débordements en marge de ses meetings, il semblerait que jamais une campagne présidentielle américaine n’ait atteint un tel degré de violence. Il y a un mois, le candidat républicain a annulé à la dernière minute un meeting à Chicago pour éviter que des gens "ne soient potentiellement gravement blessés" selon ses propres mots. Malgré l’annulation du rassemblement, des heurts ont éclaté à l'intérieur de l'arène sportive de l'université de l'Illinois entre partisans du milliardaire et supporters de Bernie Sanders et du mouvement Black Lives Matter.
En Chine, le Global Times, un quotidien contrôlé par le gouvernement chinois et spécialisé dans l’actualité internationale, s’est servi de ces débordements pour pointer du doigt la démocratie américaine : Donald Trump, qualifié de « raciste » et d’ « extrémiste » par le journaliste, serait la preuve que la démocratie occidentale est dangereuse. Ce n’est pas la première fois que la propagande chinoise utilise l’argument de l’instabilité inhérente au système politique américain mais l’attaque semble prendre une nouvelle ampleur dans le contexte politique et social actuel aux Etats-Unis.
Des émeutes raciales au creusement des inégalités, la démocratie américaine n’a jamais semblé si mal en point. Les Américains les plus riches, les fameux « 1% » captent désormais 18% de la richesse produite annuellement, contre 8% seulement dans les années 70.
Alors, les Etats-Unis traversent-ils la plus grave crise de leur histoire ? Faut-il en imputer la responsabilité à la mondialisation néo-libérale et au règne des marchés qui auraient fait de la plus grande démocratie du monde une ploutocratie, ignorante de sa classe moyenne et de ses inégalités croissantes ? La mobilisation des électeurs de Donald Trump, notamment les « poor white trash » ou de Bernie Sanders, plébiscité par les jeunes Américains, ne sont-elles pas au contraire le signe d’un renouveau démocratique ? Et l’Amérique malade a-t-elle aujourd’hui les moyens de se réformer ?
Une émission préparée par Tiphaine de Rocquigny.
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