Exposer ou dissimuler l’exécution : épisode • 4/1 du podcast Dans le couloir de la mort

Une femme crie avant d'être executée à Ghangzhou en Chine
Une femme crie avant d'être executée à Ghangzhou en Chine ©Reuters - Reuters Photographer
Une femme crie avant d'être executée à Ghangzhou en Chine ©Reuters - Reuters Photographer
Une femme crie avant d'être executée à Ghangzhou en Chine ©Reuters - Reuters Photographer
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Aujourd'hui nous nous intéressons à la mise en scène de la mise à mort elle-même, depuis les salles secrètes de pendaisons au Japon, aux séquences de télé-réalité qui précèdent la mort des condamnés chinois.

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En novembre 1975, Robert Badiner soulignait l’effet de fascination que la peine de mort exerce sur les foules. Plus tard, après avoir mené – et gagné – son combat abolitionniste, il déclarait à propos de cette fascination dans un ouvrage rassemblant divers écrits et documents relatifs à la peine de mort: : « C’est, à mon sens, d’abord un phénomène d’identification aux victimes et, quand on dit victimes, on dit nécessairement parents de la victime. On s’identifie à celui ou à celle dont l’enfant a été tué, dont la femme a été tuée et, évidemment, naît, à ce moment-là, la pulsion de mort ; c’est une réaction de l’être humain ».

Dès lors, que nous disent les décisions de rendre publiques ou au contraire de dissimuler ces mises à morts d’un rapport à la violence d’une société ? De l’usage par un pouvoir en place de la mort donnée ? S’agit-il d’un rôle de dissuasion ? Une sorte de totem censé protéger la société contre le mal ? Mais peut-on vraiment parler de « vertus pédagogiques » ? S’agit-il de « punir collectivement », de montrer que l’état dispose d’une violence légitime ?

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Ou à l’inverse, comment comprendre qu’une société continue d’appliquer la peine capitale dans la discrétion la plus totale, dans le secret, alors qu’elle n’est absolument pas remise en cause par l’opinion publique ?

Pour tenter d’éclairer ces interrogations, nous allons parler de plusieurs pays, nous évoquerons les USA, mais nous allons nous interroger surtout sur le cas de la Chine – que l’on a très peu évoqué jusqu’ici. Pourtant ; selon le dernier rapport d’Amnesty international, la Chine est le premier pays en termes d’exécutions avec plus d’un millier de personnes pour l’année 2015, largement plus que les USA qui en comptaient 28 sur cette même année, mais sans qu’il soit possible de dire combien précisément. La peine capitale relevant, pour Pékin, du « secret d’Etat ».

Nous évoquerons également le cas du japon qui, bien que pratiquant toujours la peine de mort, le fait dans une certaine culture du secret, de la discrétion, voire du déni, même si l’opinion y reste assez largement favorable.

Une émission préparée par Clémence Allezard.

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