Depuis l'année dernière, les scandales de corruption se sont enchaînés dans les instances de gouvernances du football mondial, causant entre autres la chute du président de la FIFA. Qu'est-ce que ces affaires disent des problèmes de gouvernance mondiale ? Et quelles réformes pour les résoudre ?
- Carole Gomez doctorante en sociologie du sport à l’institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne.
- Andrew Jennings journaliste d’investigation
- Fernando Segura Trejo sociologue à l´Université Fédérale de Goiás, au Brésil
« On peut tricher lors du tirage au sort d'un tournoi, même si des millions de personnes sont en train de regarder. Oui, je l'ai vu de mes propres yeux. » C’est Sepp Blatter, l’ancien président de la Fédération Internationale de Football, qui a reconnu l’existence de ce trucage dans un entretien au journal argentin La Nacion publié lundi dernier. Il suffit pour cela de mettre au réfrigérateur les boules de l’équipe choisie pour les reconnaître facilement au toucher. « J'ai été témoin de tirages au sort, au niveau européen, où cela se faisait. Mais jamais à la FIFA", a déclaré Blatter.
Cette nouvelle révélation apparaît comme le symbole de ce système de tromperie et de corruption qui semblait régnait lors de son mandat. Pourtant, il continue de s’en défendre : "La FIFA n'est pas corrompue, une organisation ne peut pas être corrompue, seulement les hommes. La FIFA, c'est 1,6 milliard de personnes, ils ne peuvent pas être tous corrompus. (...) Blatter n'est pas corrompu. Ils ont cherché, et ils ne trouveront rien (me concernant) ayant violé une loi suisse" a-t-il expliqué. Pourtant, aujourd’hui, l’ancien patron du foot mondial est bel bien écarté depuis le grand coup de filet de la justice américaine, l’année dernière, contre certains cadres de l’institution sportive internationale.
Parmi les affaires révélées : le versement de 1,8 million d’euros de Sepp Blatter au président de l’UEFA Michel Platini qui a totalement échappé aux comptes de la FIFA. Des soupçons pesant sur l’attribution de la Coupe du monde de 2022 au Qatar mais aussi celle de 2018 en Russie. ce qui n’a pas manqué de créer des tensions diplomatiques entre Moscou et Washington. Bref, depuis l’année dernière, les révélations et les procédures s’enchaînent, et on peut s’interroger sur les conséquences de ce grand nettoyage. Au moment de sa prise de fonction en février dernier, le nouveau président de la Fifa, Giovanni Infantino, a déclaré que la crise était terminée. Pourtant, son nom a, depuis, été mentionné lors de la fameuse affaire dite des « Panama Papers ».
La crise est-elle réellement terminée ? Peut-on raisonnablement espérer une réforme de la FIFA ? Peut-on croire en une nouvelle ère dans la gestion du foot mondial ? Et qu’est-ce que cette crise révèle des relations internationales en général et des difficultés à mettre en place une gouvernance mondiale respectueuse des Etats et de sa mission ?
Une émission préparée pat Tiphaine de Rocquigny et Hélène Paquet
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