Genre : une question internationale (2/4) - Féminisme et mouvements sociaux : quelle idée du genre dans le monde arabe ?

Genre : une question internationale (2/4) - Féminisme et mouvements sociaux : quelle idée du genre dans le monde arabe ?
Publicité
Avec
  • Hasna Hussein Professeur de sociologie de genre à l'Université Mundiapolis, Casablanca
  • Ouerdia Ben Mamar Doctorante en études de genre, mention littérature et histoire, Paris 8.
  • Akila Kizzi Doctorante en études de genre, mention littérature comparée.
  • Nassera Merah Sociologue et militante féministe

En octobre 2012, s'inspirant du "printemps arabe", une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux (Facebook) incitant les femmes à se soulever pour défendre leurs droits : « The uprising of women in the arabic world » ("le soulèvement des femmes dans le monde arabe").

Plusieurs milliers d’internautes (en Tunisie, au Maroc, en Syrie, en Lybie, en Egypte, aux Emirats Arabes Unis, au Yémen ou encore en Arabie Saoudite), beaucoup de femmes, y ont posté des photos d'elles-mêmes avec leur déclaration de soutien.

Publicité

De petites pancartes sur lesquelles on lit : « Je suis pour le soulèvement des femmes dans le monde arabe parce que… » puis leur message. Parce qu’encore trop souvent oppressées, parce que reléguées au rang de mineure, parce que harcelées, humiliées... Parce que dépourvues de l’opportunité de faire carrière ou de la liberté de circuler seules la nuit, en voiture, vêtues comme elles le souhaitent.

Ce mouvement est emblématique d’une réalité univoque : il témoigne de la volonté de milliers de femmes, partout dans le monde arabe, de se libérer mais aussi de se sortir de la victimisation, de se libérer par elles-mêmes, en menant leur propre combat, avec leurs propres codes.

Quels effets ont eu les « printemps arabes », dont les femmes ont bien souvent été les pierres angulaires, sur la condition féminine ?

Quel impact sociétal, culturel, ont les représentations de femmes battant le pavé aux côtés d’hommes, imposant leurs idées, reprenant possession de leur corps en l’utilisant parfois même comme support de leur rébellion ? Est-ce que ces figures féminines, leurs actions, leurs productions, constituent un terreau favorable à l’émergence de gender studies dans les sociétés arabes contemporaines ?

L'équipe