- Mireille Delmas-Marty Juriste, professeure honoraire au Collège de France
- Julian Fernandez Professeur de droit international à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, en détachement à l'Université Galatasaray
- Jean-Paul Teissonnière Avocat
En 2002, pourtant, le moment était historique. C’était cette « vieille utopie qui prenait forme », c’était la consécration de l’idéal de justice internationale né au lendemain de la 2nde guerre mondiale: on créait, en effet, la première juridiction internationale pénale à vocation universelle et permanente . Le temps de l’impunité pour les criminels de guerre semblait alors révolu. Les génocidaires d’hier avaient pu couler des jours tranquilles mais ceux de demain, ceux « post 1er Juillet 2002 », seront inquiétés, jugés, dissuadés même. En finir avec l’extermination de peuples, la réduction en esclavage, la torture, le viol comme arme de guerre, les persécutions pour motifs raciaux, ethniques ou religieux, la déportation, l'apartheid ou encore l'enrôlement d'enfants soldats… La mission de la CPI est évidemment cruciale.
Une décennie plus tard, pourtant, le « bilan » de la CPI est bien loin des espoirs suscités par sa création. Pourquoi un seul dossier s’est conclu en une inculpation ? (Celle de Thomas Lubanga ex chef de milice congolais condamné à 14 ans de prison) Que dire de la vocation *universelle * de cette juridiction quand certes 122 Etats ont ratifié le Statut de Rome, mais que des pays tels que les Etats-Unis, l’Iran, Israël, la Russie ou encore la Chine brillent toujours par leur absence? A la lumière des faits, les accusations d’acharnement à l’encontre des Etats africains sont-elles justifiées ? Les réflexions autour de sa saisine sur l’Ukraine, la Palestine, l’Irak ou encore, bien sûr, la Syrie, est-ce le signe que la CPI part, effectivement, en quête d’une nouvelle légitimité ?
Pour y voir plus clair, nous recevons ce matin Mireille Delmas-Marty, professeur émérite au Collège de France, membre de l’institut, auteur de nombreux ouvrages dont le dernier *Résister, responsabiliser, anticiper * est paru chez Seuil en 2013.
Puis nous recevrons Julian Fernandez, et enfin nous discuterons de la notion de « crime contre le bien commun » avec Me Jean-Paul Teissonnière, avocat « social » notamment connu pour son action auprès des associations des victimes françaises de l’amiante.
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