Kurdistan : les lignes mouvantes d’un Etat sans frontières : épisode 3/2 du podcast Frontières sous haute tension

Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, lors d'une conférence avec le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, le 20 avril 2017
Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, lors d'une conférence avec le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, le 20 avril 2017 ©Reuters - Azad Lashkari
Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, lors d'une conférence avec le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, le 20 avril 2017 ©Reuters - Azad Lashkari
Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, lors d'une conférence avec le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, le 20 avril 2017 ©Reuters - Azad Lashkari
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La reconquête de la ville de Tabqa en Syrie, le 10 mai dernier, a renforcé l'avancée des forces kurdes vers Raqqa, un des derniers bastions de l'Etat islamique. Alors que les kurdes sont les principales forces au sol, comment se redéfiniraient les frontières d'un Etat kurde après la défaite de l'EI?

Avec
  • Fabrice Balanche maître de conférence HDR en géographie à l’Université Lyon 2, auteur de « Géopolitique du Moyen-Orient » (La Documentation française, 2014).
  • Khosrow Abdollahi Professeur de kurde à l’Inalco
  • Adel Bakawan Directeur du Centre français de recherche sur l'Irak (CFRI)

Depuis la prise de Mossoul et la proclamation du Califat par l’Etat islamique en juin 2014, les combattants kurdes ont été en première ligne dans le combat contre Daech et la reconquête des territoires occupés.

Les peshmergas constituent aujourd’hui un maillon essentiel de l’opération de reconquête de Mossoul qui a débuté en octobre dernier et qui approche de son terme. 90% de la ville aurait été repris aux combattants de l’Etat islamiques par une coalition hétéroclite composée de forces kurdes, de milices chiites mais aussi d’entités arabes sunnites.

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Pour les kurdes irakiens, persécutés sous Saddam Hussein, ces victoires militaires constituent une occasion inespérée de faire entendre leur voix auprès du gouvernement de Bagdad. En effet, si le Kurdistan irakien est autonome depuis 1991, certaines forces politiques, à commencer par le président du Gouvernement kurde irakien, Massoud Barzani, continuent à rêver d’indépendance.

Un horizon encore lointain et incertain : le Kurdistan irakien est traversé par des divisions politiques internes mais aussi des difficultés économiques liées à la baisse du prix du pétrole, sa principale source de richesse.

Alors, l’engagement des peshmergas contre l’Etat islamique peut-il constituer un argument de poids face à Bagdad à l’heure où Massoud Barzani annonce la tenue cette année d’un référendum d’indépendance ?

Le Kurdistan pourrait-il finalement l’obtenir et devenir un Etat voisin de la Turquie, actuellement en guerre contre les rebelles kurdes du PKK ? Quel rôle les Kurdes syriens, également engagés contre Daech à Raqqa, pourraient-ils jouer ? L’utopie d’un grand Kurdistan unifié, qui regrouperait syriens, turcs, irakiens et iraniens, est-elle définitivement oubliée ?

Une émission préparée par Tiphaine de Rocquigny.

Articles de Fabrice Balanche :

http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/rojava-seeks-to-break-out-in-syria

http://www.washingtoninstitute.org/fikraforum/view/from-qamishli-to-qamishlo-a-trip-to-rojavas-new-capital

NISHTIMAN PROJECT « Kobané « (lab : Accords Croisés / Pias)

BEYTOCAN « Diyarbekir Mala Min »

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