La nostalgie de la puissance perdue : épisode 1/4 du podcast "C'était mieux avant..."

Panneau d'affichage du président russe Poutine sur lequel on peut lire "Crimée, Russie, pour toujours", à Kerch en Crimée, 7 avril 2016
Panneau d'affichage du président russe Poutine sur lequel on peut lire "Crimée, Russie, pour toujours", à Kerch en Crimée, 7 avril 2016 ©Reuters - Andrew Osborn
Panneau d'affichage du président russe Poutine sur lequel on peut lire "Crimée, Russie, pour toujours", à Kerch en Crimée, 7 avril 2016 ©Reuters - Andrew Osborn
Panneau d'affichage du président russe Poutine sur lequel on peut lire "Crimée, Russie, pour toujours", à Kerch en Crimée, 7 avril 2016 ©Reuters - Andrew Osborn
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Russie, Kazakhstan, Turquie: Quelle est la stratégie poutinienne de rétablissement de la puissance soviétique perdue? Dans quelle mesure existe t-il en Asie centrale un certain regret du système social qui prévalait en URSS? Comment faut-il comprendre le néo-ottomanisme lancé par Erdogan?

Avec
  • Marlène Laruelle Directrice de l’Institut pour les Etudes Européennes, Russes et Eurasiennes (IERES) au sein de l’Université Georges Washington.
  • Edhem Eldem professeur d'histoire à l'Université de Bogaziçi à Istanbul, titulaire de la chaire internationale d'histoire turque et ottomane au Collège de France
  • Catherine Poujol Professeure d’histoire de l’Asie centrale à l’INALCO

« Regrettez-vous la chute de l’URSS ? »

La question a été posée le mois dernier en Russie par l’institut de sondage indépendant Levad. 56 % des personnes interrogées ont répondu positivement. Nostalgie du modèle soviétique qui s’explique, en partie, par la crise économique que subit le pays depuis deux ans et qui est largement récupérée par le pouvoir. Le Kremlin multiplie en effet les références à l’époque soviétique et même tsariste pour fonder l’identité russe, asseoir son pouvoir et assurer une certaine cohésion sociale.

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Alors, Poutine n’est évidemment pas le seul dirigeant à jouer la carte de la nostalgie, il n’y a qu’à penser au gigantesque palais présidentiel d’Erdogan, dont le kitsch rivalise avec la démesure ottomane. On peut aussi évoquer le slogan de campagne de Donald Trump, "Make America Great Again": rendons à l’Amérique sa grandeur passée.

« C’était mieux avant », voilà la formule magique qui semble ouvrir les portes du pouvoir. Alors, comment comprendre cette nostalgie au sein de la société russe et surtout dans quelle mesure permet-elle au Kremlin de légitimer sa politique extérieure mais aussi intérieure ?

Une émission préparée et présentée par Tiphaine de Rocquigny