Épisode 3/2 : Transparence financière : les atermoiements d'une lutte collective

Depuis plusieurs années déjà, les affaires et autres scandales sur les paradis fiscaux se multiplient. Off-Shore Leaks, LuxLeaks, SwissLeaks, désormais les Panama Papers... A chaque fois, l’opinion s’insurge et les responsables politiques promettent de jeter toutes leurs forces dans la bataille pour éradiquer ces pratiques. Dernière illustration en date : le Président panaméen lui-même, Juan Carlos Varela, qui explique qu’il est disposé à se plier aux critères internationaux en matière de fiscalité, et que son pays fait même beaucoup d’efforts pour éradiquer l’évasion fiscale. Mais que peut-on attendre réellement de ces engagements ?

Au-delà du Panama, en octobre 2015, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) dévoilait un accord qualifié « d’historique » de lutte contre l'évasion fiscale. Ce plan, baptisé BEPS (Base Erosion and Profit Shifting, érosion des bases taxables et transfert de bénéfices), est l’aboutissement de deux ans d’intenses tractations diplomatiques. Sera-t-il de nature à diminuer le phénomène d’évasion et d’optimisation fiscale qui coûterait chaque année, selon certaines mesures, entre 100 et 240 milliards aux états ?

On peut légitimement en douter tant on a l’impression que, s’il y a des efforts en la matière, il y a aussi beaucoup de frilosité pour ne pas dire carrément une franche hypocrisie dans cette lutte. Et pour cause, au cœur de ce défi : la coopération, qui est parfois très difficile dans un monde où chaque pays défend ses intérêt et sa souveraineté.

Une émission préparée par Xavier Martinet