Épisode 3/4 : Uber, Amazon, Airbnb : une « économie du partage des restes » ?

Quelques semaines après les manifestations des chauffeurs de taxis en France contre la société de VTC Uber en janvier, des milliers de conducteurs se sont mobilisés ces derniers mois au Caire, à Rio, à Montréal ou encore à Djakarta pour protester contre la « concurrence déloyale » des voitures de tourisme. Des manifestations parfois émaillées de violences entre chauffeurs de taxi et conducteurs de VTC, comme en Indonésie au mois de mars.

Les affrontements ont pris une telle ampleur que cette bataille entre taxi et VTC incarne désormais ce processus en marche, baptisé « ubérisation », qui consiste à supprimer les intermédiaires par le biais de plateformes numériques. Uber, Airbnb ou encore Instacart, Postmates et Shyp aux Etats-Unis en sont les vitrines mais l’ubérisation est en réalité à l’œuvre dans tous les domaines, de l’immobilier à la santé en passant par la banque. Un phénomène qui ne manque pas de provoquer des tensions chez les concurrents, mais également chez les travailleurs indépendants eux-mêmes sans lesquels Uber, par exemple, n’existerait pas.

Alors, la multiplication de ces plateformes signe-t-elle la victoire de l’économie collaborative ou au contraire le triomphe de l’hypercapitalisme ? Le travail indépendant proposé par Uber ou Amazon rend-il libre ou simplement plus précaire ? Uber va-t-il tuer le salariat ? Quelle peut, quelle doit être la réponse de l’Etat ? Comment réguler, comment encadrer la « gig economy » ?

à l'université Paris Diderot, organisé entre autres par notre invité Patrick Cingolani.

Une émission préparée par Tiphaine de Rocquigny