"Game, le jeu vidéo à travers le temps" de Jean Zeid

C’est un livre sur le jeu vidéo, Game, le jeu vidéo à travers le temps, c’est le titre, Jean Zeid en est l’auteur, et c’est aux éditions du Seuil que l’on peut trouver ce grand et beau livre. Un grand et beau livre qui raconte donc l’histoire des jeux vidéo, d’aujourd’hui à Pong, le tout 1er jeu vidéo sorti en 1972, un livre qui raconte plein d’histoires, celles de concepteurs, scénaristes, créateurs, mais celles aussi de jeux vidéo de plus en plus écrits, un livre enfin qui montre aussi plein d’images, de Tomb Raider aux Sims, en passant par Call of Duty, Les lapins crétins, Heavy Rain ou encore Mario, images de plus en plus belles et réalistes, d’autant plus que belles que réalistes d’ailleurs.

Bref, voici un livre encyclopédique du jeu vidéo. Et il y a de quoi faire effectivement un Dictionnaire raisonné, à la manière des Lumières, du jeu vidéo, tant celui-ci soulève de questions, sociales et politiques, celles de l’addiction et de la violence par exemple, de questions économiques, celles de son explosion sur le marché, de son omniprésence dans nos foyers et ailleurs, esthétiques et techniques enfin, ce sont ici les questions de mise en forme de ce que l’on voit mais aussi de comment on manipule. Mais la 1ère question est peut-être celle-ci, la plus banale, la plus fondamentale, la plus difficile aussi, celle de la nature du jeu vidéo : qu’est-ce qu’un jeu vidéo ? Est-ce un jeu ou de la vidéo ? Est-ce que ça se joue ou est-ce que ça se regarde ? Ça nous fait agir ou ça nous rend passif ? Est-ce distinct de notre réalité ou partie prenante ? Et même, est-ce que ça s’ajoute à la réalité ou est-ce que ça modifie la réalité ? Est-ce de l’art ou de la technique ? Un art ou une science ?...

On aurait adoré lire un article de Diderot ou de Rousseau dans l’Encyclopédie sur les jeux vidéo, leurs implications anthropologiques, politiques et artistiques. Voici ici de quoi raisonner les jeux vidéo, voici de quoi non pas les justifier, les défendre, mais bien en découvrir les raisons. Voici aussi de quoi se poser la question la plus philosophique qui soit à partir d’un phénomène massif, fluctuant, parfois inquiétant d’autres fois réjouissant : quelle est sa nature ? Et comment de sa seule nature, peut-il jaillir autant de formes ?