"Il n’y a pas d’amour parfait" de Francis Wolff

France Culture
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Qu'est-ce que cette chose qu’on appelle l’amour?

Dans son essai, le philosophe Francis Wolff ne fait pas autre chose qu’Ella Fitzgerald dans cette chanson : il se demande lui aussi ce que c’est que cette chose qu’on appelle l’amour. On pourrait se dire qu’il n’est pas le 1er… mais en fait, pas vraiment, car si l’amour fait tant discourir les sociologues, les psychologues, et bien sûr, les écrivains, autrement dit : si l’amour a tant été décrit, analysé et commenté dans ses multiples manifestations, causes et effets, personne ne s’était encore demandé : qu’est-ce que l’amour ?

C’est donc bien comme un concept que Francis Wolff veut prendre l’amour : mais dépouillé de tous ses oripeaux sentimentalistes, romantiques, lyriques, dépressifs, etc., que reste-t-il de l’amour ? La démarche de Francis Wolff a ceci de paradoxal qu’elle semble désérotiser l’amour même : et la philosophie n’a jamais aussi bien porté son étymologie qu’ici : un amour de la sagesse.

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Et pourtant ! On se prend au jeu de la démonstration du philosophe, on se plaît à, enfin, mettre la main sur ce qui nous fait tourner la tête, et on est tenu en haleine par la quête de Francis Wolff qui a tout de l’impossible quête du partenaire parfait. Car l’amour résiste aux définitions tant elle se déploie sous toutes les formes et tant elle se définit de manière obscure, comme par exemple chez Shakespeare où, je cite, « l’amour est cette fumée faite de la vapeur des soupirs »…

Et pourtant, encore, Francis Wolff ne baisse pas les bras et embrasse justement l’amour : l’amour, c’est un triangle définitionnel qui comprend trois traits : amitié, désir et passion. Et l’amour va d’un pôle à l’autre, se rapprochant de l’amical quand il s’agit de Paul et Virginie, du passionnel pour Roméo et Juliette, ou du désirant façon Tristan et Yseut. Et l’amour de nous apporter respectivement : joie, allégresse et jouissance.

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