Faut-il craindre l’intelligence artificielle ? Grande question, et d’abord parce qu’elle revient sans cesse, depuis les années 60 environ,aussi bien dans la bouche des scientifiques, que des philosophes, ou encore dans celle des écrivains de science-fiction, jusqu’à imprégner chacun d’entre nous…
- Jean-Gabriel Ganascia Professeur à la faculté des sciences de Sorbonne Université et Président du comité d’éthique du CNRS
Puisque sort aujourd’hui le numéro du mois d’avril de Philosophie magazine avec lequel nous sommes partenaires, j’ai repéré cet essai dans les pages Livre du magazine : un essai de Jean-Gabriel Ganascia, sur Le mythe de la singularité, avec pour sous-titre, cette question : faut-il craindre l’intelligence artificielle ? Grande question, et d’abord parce qu’elle revient sans cesse, depuis les années 60 environ, et parce qu’elle revient tout autant dans la bouche des scientifiques, que des philosophes, ou encore dans celle des écrivains de science-fiction, jusqu’à imprégner chacun d’entre nous…
C’est d’ailleurs par un tableau de ces inquiétudes que Jean-Gabriel Ganascia ouvre son livre : c’est par exemple, Stephen Hawking, le célèbre physicien et cosmologiste britannique, qui lance un cri d’alarme en 2014 contre les technologies susceptibles de devenir incontrôlables, c’est Kevin Warwick, cybernéticien qui se fait connaître du grand public en 1998 lorsqu’il exhibe à la presse la puce de silicium pour montrer que l’on peut l’introduire sous la peau et transformer ainsi le corps en organisme cybernétique, ou c’est encore le chercheur belge, Hugo de Garis, qui va jusqu’à imaginer une guerre mondiale et fratricide entre « cosmits », détenteurs d’une intelligence artificielle, et les « terrans » qui veulent conserver à tout prix l’homme à sa suprématie.
Tous et encore d’autres sont donc affolés et mettent en garde contre ce moment où l’humanité va disparaître pour laisser place aux robots, ordinateurs et autres intelligences artificielles… mais il s’agit, pour Jean-Gabriel Ganascia, d’un mythe, du mythe de la singularité ! Et entre le mythe et la technologie, les peurs et les risques certains, comment déterminer ce moment de bascule, cette singularité, où l’humanité ne se servira plus de la technologie pour s’améliorer, mais où celle-ci va changer de nature et disparaître ?
Ce qui est donc en jeu, ce ne sont pas seulement les risques de la technologie, mais les nôtres, ceux que l’on a face au futur technologique : or, peut-on l’appréhender, même quand on est scientifique, sans peur ? Jean-Gabriel Ganascia veut modérer ces peurs, en scientifique justement, mais tout en les rappelant aussi. Car aborder le futur, est-ce forcément le faire en oubliant ces peurs, ces affabulations et même la raison ?
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