Du scandale en Amérique / L'improbable "printemps marocain"

Hillary Clinton et Donald Trump lors du second débat de la campagne présidentielle le 9 octobre 2016
Hillary Clinton et Donald Trump lors du second débat de la campagne présidentielle le 9 octobre 2016 ©AFP - Paul J. Richards
Hillary Clinton et Donald Trump lors du second débat de la campagne présidentielle le 9 octobre 2016 ©AFP - Paul J. Richards
Hillary Clinton et Donald Trump lors du second débat de la campagne présidentielle le 9 octobre 2016 ©AFP - Paul J. Richards
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La campagne présidentielle américaine qui s'achève aura été rythmée par les scandales, des propos controversés de Donald Trump à l'affaire des emails d'Hillary Clinton. Comment comprendre la multiplication de ces scandales, et surtout leur utilisation comme stratégie politique dans les deux camps ?

Avec
  • Romain Huret Historien, spécialiste des États-Unis
  • Laure Mandeville Journaliste au Figaro, ancienne correspondante à Washington (de 2009 à 2016).
  • Mohamed Tozy politologue, écrivain, directeur de l'Ecole de gouvernance et d'économie de Rabat

On arrive au bout… voilà des mois que la campagne présidentielle américaine focalise l’attention, occupe une bonne partie des médias et des conversations. Et pourtant qui peut dire vraiment ce dont on a parlé depuis le début officiel de la campagne ? Si les primaires ont clairement vu s’opposer des visions des l’économie, de la mondialisation, de la place des Etats-Unis dans le monde, l’affrontement d’Hillary Clinton et de Donald Trump n’a été qu’une succession de scandales.

Ce terme d’origine religieuse renvoie à l’idée d’un obstacle, d’une pierre d’achoppement. Le scandale c’est ce qui fait trébucher. Dans le cadre d’une compétition politique, on peu le définir comme un fait rendu public qui vient troubler l’image d’un candidat et divise les citoyens dans leur interprétation.

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La question n’est donc pas de savoir si les déclarations de Trump sur les musulmans, les femmes ou les hispaniques sont plus grave que l’utilisation par Hillary Clinton d’une boite mail personnelle quand elle était secrétaire d’Etat.

Le scandale n’est pas seulement, un révélateur de l’état de la société américaine, de son puritanisme comme on veut souvent le croire. C’est aussi une stratégie politique, une force instituante, performative. Il faut prendre le scandale au sérieux car il reconfigure les forces en présence.

La question que nous allons poser ce soir, c’est donc celle du rôle des scandales dans l’histoire politique américaine.

Pour aller plus loin sur l'analyse du scandale : "Le scandale comme épreuve", article de Cyril Lemieux et Damien de Blic dans la revue Politix (n°71, 2005)

En fin d’émission nous nous intéresserons à un tout autre sujet : la situation au Maroc qui vient de connaître une semaine de manifestations. La mort d’un vendeur de poisson alors que la police cherchait à lui confisquer sa marchandise et les mobilisations qui ont suivi contre la corruption, les humiliations, la misère sociale rappelle étrangement la situation qu’a connue la Tunisie. Pourtant un Printemps marocain reste très improbable.

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