Au lendemain d'une mobilisation à laquelle 283 000 personnes ont pris part, que nous dit la cartographie de la colère ? Analyse avec le démographe spécialiste des cartes Hervé Le Bras, et trois coups de fil dans les locales de France Bleu.
- Pierre-Jean Pluvy
- Thibault Maisonneuve
- Sylvie Bassal
- Hervé Le Bras Démographe, historien, directeur d'études à l'EHESS et chercheur émérite à l'INED, titulaire de la chaire territoire et population à la Fondation Maison des sciences de l’homme, il réalise une chronique pour le mensuel Zadig, "La France à la carte"
« Un convoi d’automobiles progressait par bonds ridicules, absurde, gratuit. Se dirigeant vers l’inconnu en distillant sur la ville ses miasmes, ses injures, ses haines et ses feux aux poudres. (…) Une fois morts, ces conducteurs seraient tout comme des papes, illico remplacés par d’autres conducteurs. Seuls les modèles de voitures, et les jurons, évolueraient. Rien n’enrayerait, par contre, cette dysenterie sur quatre roues ».
Paris au mois d’août, de René Fallet, date de 1964, mais ces mots parlent encore aux habitants et travailleurs de la capitale, qui voient toujours se déverser les flots ininterrompus des voitures, comme un autre mouvement de la nature… Comme les marées, les saisons, et les comètes.
Dans les discours des gilets jaunes pourtant, depuis deux mois, on a beaucoup entendu la défiance des provinces, vis-à-vis de la capitale qui saurait à peine ce que veut dire faire un plein d’essence, tant sont nombreuses les options de transports en commun.
La mobilisation d’hier promettait de confirmer encore cette fracture entre les grandes villes, les zones dites périphériques et la ruralité….
Au lendemain d’une mobilisation à laquelle 283 000 personnes ont pris part, que nous dit réellement la cartographie de la colère ?
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