Glyphosate : perturbateur européen ?

Panneau Stop placé à côté du logo Monsanto près d'Anvers en 2016
Panneau Stop placé à côté du logo Monsanto près d'Anvers en 2016 ©AFP - JOHN THYS / AFP
Panneau Stop placé à côté du logo Monsanto près d'Anvers en 2016 ©AFP - JOHN THYS / AFP
Panneau Stop placé à côté du logo Monsanto près d'Anvers en 2016 ©AFP - JOHN THYS / AFP
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Le débat européen autour du glyphosate met en lumière un ensemble complexe de rapports de forces entre différents acteurs. Au-delà de la question environnementale et sanitaire, ce sont les relations qu'entretiennent science, industrie et politique qui doivent être questionnées.

Avec
  • Yves Bertheau Directeur de recherche à l'Inra de Versailles et coordinateur du programme européen CoExtra
  • Stéphane Horel Journaliste au Monde, spécialisée environnement et santé

On les imagine presque dossiers à la main devant les portes closes. Les lobbyistes de Monsanto n’ont plus accès au Parlement européen, et ce jusqu’à nouvel ordre… C’est la première fois que les parlementaires font jouer l’interdiction d’entrée au bâtiment, comme les y autorise une nouvelle règle en vigueur depuis dix mois.

Une façon de sanctionner Monsanto qui a refusé de participer à une réunion sur le glyphosate, la molécule utilisée dans les pesticides et dont l’Europe doit décider de poursuivre ou de stopper sa commercialisation.

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« Une question qui devrait être traitée de façon scientifique mais qui a été détournée par le populisme » assure sans rire la firme américaine pour justifier son absence à la tribune.

De fait, la question paraît simple : le glyphosate est-il ou non, cancérigène ? Les différentes études scientifiques ne sont jamais parvenues aux mêmes résultats…C’est une véritable bataille d’experts pour démontrer qui, la nocivité du produit, qui, sa totale innocuité.

A défaut d’étude scientifique solide, on dispose désormais d’un dossier hallucinant pour se faire un semblant d’idée. Des milliers de documents internes à la firme américaine et rendus publics cet été, les Monsanto papers, dans lesquels il apparait que des chercheurs ont bien été manipulés, parfois avec leur consentement, pour dédouaner le glyphosate.

En attendant que les pays de l’Union européenne se prononcent, les dirigeants de Monsanto continuent à le dire à qui veut bien l’entendre : le glyphosate « est deux fois moins toxique que le sel de table, 25 fois moins que la caféine et cent fois moins que la vitamine D ».

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