

Les expressions "invisibles" ou "majorité silencieuse" ont été couramment employées depuis le début des manifestations des Gilets Jaunes. Mais qui sont vraiment les invisibles, les inaudibles, les silencieux ?
- Nicolas Duvoux professeur de sociologie à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, chercheur au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA-LabTop), spécialiste des questions de pauvreté, d’inégalités sociales et des politiques publiques
- François Miquet-Marty président de Viavoice, institut d'études et de conseil en opinions
- Nonna Mayer Politologue, directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Centre d’études européennes de Sciences Po
Lorsqu’il écrivait un roman, il s’efforçait « de donner corps à des êtres qu’il aimerait connaître ». « Non pas les personnages de premier plan » disait-il, « mais les « seconds rôles », les « passants », ceux que dans l’existence, nous croisons sans réduire l’allure » ; ces presque anonymes dont on fait connaissance dans ses livres. Eric Holder est mort hier, nous reste comme l’écrit Didier Pobel sur son blog, en hommage, ses « fraternels portraits en mineur des cabossés de la vie ».
La littérature sait qu’il n’y a « d’invisibles »… que pour ceux qui ne veulent pas voir. « La revanche des invisibles » a-t-on lu et entendu au sujet des « gilets jaunes » ; de quoi agacer les foulards rouges, qui trouvent au contraire que le jaune n’a que trop saturé l’espace public et veulent à leur tour se faire connaître.
Mais y a-t-il une France invisible, ou des pouvoirs publics aveugles, comme après qu’une grenade GLI de type F4 leur aurait crevé les yeux ? Michel Legrand disait qu’il composait ses musiques « en regardant d’abord les images des films ». Les citoyens, eux, ont l’impression d’être désespérément absents du petit écran, et de ne jamais figurer sur la partition.
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