L’information n’a pas fait la une, en France, coincée entre les débats animés autour du CETA et du Mercosur. Pourtant, la création, au début du mois, d’une zone de libre-échange en Afrique a de quoi attirer l’attention.
- Estelle Brack économiste, spécialiste des questions bancaires et financières à l’iReMMO.
- Amzat Boukari-Yabara Docteur du Centre d’études africaines de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste du panafricanisme
- Daniel Bach directeur de recherche émérite au CNRS en Science Politique et Sociologie comparatives.
Et ce d’autant plus que la quasi-totalité des pays du continent vont y participer : 54 sur 55, seule l’Érythrée a refusé de s’engager. L’Afrique du Sud et, in extremis, le Nigéria, les deux principales puissances du continent ont accepté. 54 États – soit près d’1,3 milliard d’habitants, répartis sur tout un continent. Autrement dit, la plus vaste et la plus grande zone de libre-échange au monde.
C’est à Niamey, au Niger, qu’elle est née, il y a 15 jours, le 7 juillet. La ZLECAF – zone de libre-échange continentale africaine. Un projet à la fois économique et politique, porté par la volonté de quelques présidents : le Nigérien Issoufou et le Rwandais Kagamé, essentiellement. Un projet déjà très critiqué : vite fait, mal fait, disent de nombreux observateurs. Il risque aussi d’accentuer les inégalités entre certains pays...
D’où cette question : en Afrique, l’union économique fait-elle la force ?
L’accord pose des conditions pour renforcer le commerce intracontinental, en éliminant les droits de douane par exemple. Son objectif est d’harmoniser le commerce à l’échelle continentale en surpassant les problématiques des zones commerciales régionales. Amzat Boukari Yabara
Pour qu’une zone de libre-échange soit viable, il faut qu’il y ait une production locale. Il est aujourd'hui nécessaire d’industrialiser les pays et de produire localement, non pas seulement de faire du commerce. Estelle Brack
Il y a également un débat sur l’avenir de la zone franc. Avant, elle était considérée comme un obstacle à la mise en place d’une monnaie ouest-africaine et d’une zone d’union monétaire. Mais une monnaie commune ne pourra pas être instaurée tant que les États ne seront pas capables de respecter des règles précises et de s’y tenir. C’est souvent compliqué dû aux comportements de certains États. Daniel Bach
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