Cliquer, c’est s’engager ?

Cette photo montre la page web d’une pétition en ligne lancée par quatre ONG qui a récolté plus de 2 millions de signatures en soutien à un procès contre l’État français pour inaction contre le dérèglement climatique, le 10 janvier 2019 à Paris.
Cette photo montre la page web d’une pétition en ligne lancée par quatre ONG qui a récolté plus de 2 millions de signatures en soutien à un procès contre l’État français pour inaction contre le dérèglement climatique, le 10 janvier 2019 à Paris. ©AFP - Thomas Samson
Cette photo montre la page web d’une pétition en ligne lancée par quatre ONG qui a récolté plus de 2 millions de signatures en soutien à un procès contre l’État français pour inaction contre le dérèglement climatique, le 10 janvier 2019 à Paris. ©AFP - Thomas Samson
Cette photo montre la page web d’une pétition en ligne lancée par quatre ONG qui a récolté plus de 2 millions de signatures en soutien à un procès contre l’État français pour inaction contre le dérèglement climatique, le 10 janvier 2019 à Paris. ©AFP - Thomas Samson
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Un nom est souvent revenu dans l’actualité depuis la fin du mois dernier : celui de Carola Rackete, jeune allemande, capitaine du Sea Watch.

Avec
  • Stéphanie Wojcik maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris Est Créteil
  • Sarah Durieux directrice de la branche française de Change.org.
  • Anne Bellon politiste, maîtresse de conférence à l'Université de Technologie de Compiègne, spécialiste des politiques numériques et de la régulation d’Internet.

C’est elle qui a pris la décision d’accoster de force à Lampedusa, en Italie, et de braver ainsi l’interdit dressé par les autorités du pays. À bord, la situation était désespérée, expliquait-elle. Une quarantaine d’hommes et de femmes épuisés, sauvés de la noyade en mer Méditerranée.

Pour être entrée dans le port, Carola Rackete a été arrêtée quand elle a touché le sol italien, elle a été insultée également. Des paroles et un acte qui ont eu pour effet de susciter un large mouvement de soutien, des déclarations, des communiqués... Et puis une pétition en ligne, pour demander sa libération, qui est vite intervenue... Et une cagnotte sur Facebook qui a dépassé les 43.000 euros.

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Une pétition ET une cagnotte – toutes deux numériques – c’est le symbole de ce qui se passe de plus en plus souvent autour d’une cause à défendre : une mobilisation virtuelle. Mobilisation qui s’exprime aussi sur des groupes Facebook ou via des mots-dièses sur Twitter ou Instagram. Un phénomène en pleine croissance, à la mode - le clic c’est chic - alors même que les formes traditionnelles d’engagement socio-politiques s’affaiblissent.

D’où cette question : aujourd’hui, suffit-il de cliquer pour s’engager ?

L’exemple de Priscillia Ludosky montre que les pétitions peuvent également servir de porte-voix. Il est très difficile de mesurer l’impact des pétitions sur la réalisation d’une politique publique, donc je pense qu’il faudrait non pas seulement mesurer l’impact externe de ces pétitions, mais également l’impact interne : c’est-à-dire en quelle mesure est-ce que celles-ci contribuent à donner aux participants des moyens d’affirmation et d’émancipation. Stéphanie Wojcik

La mobilisation des gilets jaunes a mis au défi les catégories habituelles d’engagement. On a pu observer des articulations importantes entre les types d'engagement à la fois en ligne et hors-ligne. Anne Bellon

Il y a aujourd’hui un vrai débat entre la prise en compte des pétitions en ligne et le phénomène pétitionnaire. On essaye de trouver un équilibre entre protéger l’identité des personnes signataires et la légitimité politique de ces pétitions. Sarah Durieux

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