French Tech : Silicon Valley à la française ?

Mercredi 6 août 2014

Avec

Cédric Ingrand rédacteur en chef adjoint à LCI, spécialisé dans le domaine des hautes technologies , de l'internet et du multimedia
Clara Delétraz directrice adjointe de la Mission French Tech Ministère du Redressement productif
Frédérique Grigolato Créatrice de l'appli Clic and walk
François Nemo directeur du cabinet de conseil en stratégie conseil et management de marques ifbranding

« Ce qui se passe aujourd’hui en France est comparable à la révocation de l’édit de Nantes». Voilà un article publié dans l’hebdomadaire américain Newsweek en janvier, qui commence bien. Poursuivons la lecture… « Cette année-là, en 1685, les Huguenots, protestants persécutés, fuirent la France. Ils partirent sans argent, mais prirent avec eux leurs nombreuses compétences ».

« Ce sont aujourd’hui les talents qui ont quitté la France », poursuit la journaliste, « les meilleurs penseurs ont fui le pays. Ce qui reste n’est que médiocrité ». S’en suit une démonstration approximative pleine d’erreurs: en français par exemple il n’y aurait pas de mot pour « entrepreneur »! Tiens… Le Robert dit justement que les Anglais nous l’ont poliment emprunté au XIXe siècle.

Au départ, c’est peut-être aussi une question d’orgueil, la réponse du berger à la bergère, la France qui veut montrer aux autres ce qu’elle sait faire… En fin d’année dernière, Fleur Pellerin annonce la création d’un nouveau label, la French Tech; il distinguera les territoires favorables au développement des « start-ups », ces jeunes pousses numériques censées représenter l’avenir de l’industrie française. Une sorte d’équipe de France des écosystèmes numériques... « Nous ferons tout », promet la secrétaire d’Etat chargée à l’économie numérique remplacée depuis par Axelle Lemaire, « pour que les prochains Google naissent ici, en France ».

Depuis l’annonce de la French tech et de l’enveloppe de 250 millions d’euros qui va avec, on sent remonter le moral des entrepreneurs... De « pigeons » il y a deux ans, ils se sentent un peu plus « coq rouge », l’emblème de la French Tech; et d’aller parader lors d’une « French Touch conference » organisée à New York en juin dernier.

Que changera ce nouveau label dans les métropoles qui l’obtiennent, peut-il convaincre les entrepreneurs étrangers d’investir? L’innovation en France n’est-elle qu’une question de moyens ? Va-t-on vers une Silicon Valley à la française ? C’est notre sujet du jour.

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