

Mercredi 26 juin, Emmanuel Macron a accusé l'ONG qui a affrété le navire Lifeline de faire "le jeu des passeurs", des propos qui ont suscité la colère des ONG actives dans l'aide aux demandeurs d'asile. Quatre d'entre elles ont d'ailleurs demandé à être reçues à l'Elysée.
Françoise Bouchet-Saulnier (Directrice juridique de Médecins sans frontières), Virginie Guiraudon (Directrice de recherche au CNRS, en poste au centre d'études Européennes à Sciences Po Paris), Jacques Maire (député LREM).
« Cet été, les ONG verront l’Italie seulement en carte postale », c’est par ces mots que Matteo Salvini a annoncé vendredi 29 juin la fermeture des ports italiens. Les organisations non gouvernementales qui viennent en secours aux migrants sont priées d’aller voir ailleurs. Le vice-premier ministre italien s’est félicité dans la foulée de l’accord obtenu le jour même à Bruxelles, à l’issu d’un Conseil européen très tendu. Derrière la question des valeurs européennes, soulevée par Angela Merkel, et au-delà de la dimension politique dans un contexte de montée des populismes, la question juridique a concentré ces derniers temps toutes les attentions. Pour preuve, l’ONG SOS Méditerranée a annoncé ce week-end que l’Aquarius resterait à quai le temps que les conditions juridiques des sauvetage en mer s’éclaircissent. Car une idée semble dominer un grand nombre de déclarations publiques : celle selon laquelle les humanitaires seraient devenus des auxiliaires des passeurs. A Rome la semaine dernière, Emmanuel Macron a ainsi déclaré : « Au nom de l’humanitaire, il n’y a plus aucun contrôle. A la fin, on fait le jeu des passeurs en réduisant le coût du passage pour eux. C’est d’un cynisme terrible. »
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