

Avec l’arrivée de Narendra Modi au pouvoir en 2014, et l’élection aujourd’hui de l’« intouchable » Ram Nath Kovind, l’Inde semble prendre un virage inquiétant, au point qu’on se demande s’il est toujours juste de parler de démocratie.
- Vaiju Naravane correspondante en Europe du site indien indépendant "The Wire"
- Stéphanie Tawa Lama-Rewal directrice de recherche au CNRS, politiste spécialiste de la démocratie participative en Inde
- Jean-Joseph Boillot Économiste, spécialiste des grands pays émergents
On connait le nom du nouveau président indien : il s’appelle Ram Nath Kovind.
Elu par un collège de grands électeurs, cet ancien avocat est un proche de l’actuel premier ministre Narendra Modi. Comme lui il a fait l’essentiel de sa carrière dans les milieux hindouistes extrémistes jusqu’à devenir porte-parole du parti BJP (Bharatiya Janata Party) de 2010 à 2012. Il a aussi été sénateur et gouverneur sans jamais être pour autant un acteur politique de premier plan.
Cette élection n’est pas une surprise tant le BJP domine depuis quelques années la vie politique du pays. Elle pose toutefois un certain nombre de questions et résume en partie les défis auxquels est confrontée la démocratie indienne.
Tout d’abord il faut signaler que Ram Nath Kovind est un dalit, un intouchable dans un pays encore très marqué par le système de caste pourtant aboli depuis 70 ans. Il passe aussi pour un défenseur des basses castes, des minorités et des femmes, ce qui compte quand on sait la persistance des inégalités économiques et sociales. Mais surtout, le nouveau président sera le garant de la constitution et notamment de la laïcité alors que les tensions se sont ravivées entre hindous et musulmans.
Dans ces conditions, peut-on encore dire que « l’Inde est la plus grande démocratie du monde ? »
L'équipe
- Production
- Production
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Réalisation
- Réalisation