- Jean-Philippe Denis professeur de sciences du management à l'Université Paris X
- Olivia Dufour Journaliste, ancienne juriste
- Judith Assouly Sociologue, maître de conférence en éthique financière à Sciences Po Paris, consultante en déontologie auprès d’établissements financiers
Il est des repentances solitaires, dans l’intimité de sa propre conscience… Ainsi du repentir de Saint-Pierre, thème souvent traité en peinture à la fin du XVIIe siècle: l’apôtre seul, les mains jointes, les yeux au ciel, repenti de sa trahison du Christ.
Il est des repentances plus affichées, partagées, Ainsi de cette longue marche entamée par Jérôme Kerviel après son audience chez le Pape François. Une marche sous les micros et devant les caméras… D’un point de vue pictural , Jérôme Kerviel se situe un peu plus tôt sur la frise! : « Ma Renaissance italienne » écrira-t-il dans les colonnes de Nice Matin, expliquant combien cette marche l’avait purifié, changé, métamorphosé.
A ce stade s’impose un bref rappel des faits : Avant que le coq ne chante, Jérôme Kerviel avait misé trois fois. Trente milliards à deux reprises en 2007, 50 milliards en 2008 Ce coup-là sera de trop… d’un seul coup, d’un seul clic, le trader fait s’envoler quasiment 5 milliards d’euros. La Société générale s’érige alors en victime, trompée par un trader fou. Jérôme Kerviel est condamné à cinq ans de prison dont trois fermes et à rembourser les 5 milliards d’euros… Pour ce qui est de l’amende le dossier n’est pas clos, L’ancien trader en revanche est incarcéré à Fleury-merogis Le parquet ayant fait appel vendredi de sa libération sous bracelet électronique.
La banque rouge et noire, institution vertueuse bernée par un mauvais garçon ? Ou Jérôme Kerviel bouc émissaire d’un système opaque et tentaculaire ? Difficile de sortir d’un débat forcément caricatural dans ce genre d’affaire Il est vrai que la banque n’a jamais présenté ses excuses ni partagé les torts… Mieux : en 2008 elle reçoit 1 milliard 700 millions d’euros de la part de Christine Lagarde, en « compensation » des pertes subies. Le vrai débat, celui de la responsabilisation des banques, de la moralisation de la finance, La figure de Jérôme Kerviel l’a-t-elle relancé, ou l’a-t-elle fait oublier ? Avait-on besoin de lui pour dénoncer le système financier ? A-t-on tiré les leçons de cette affaire ou peut-elle se reproduire Et que peuvent ceux qui soutiennent l’ancien trader aujourd’hui, de plus en plus nombreux?
De l’homme à abattre, Jérôme Kerviel est-il devenu l’homme à absoudre ? Nous en débattons ce soir avec nos trois invités.
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