

Dévoilée le 18 juin dernier, la nouvelle réforme de l'assurance chômage prévoit de durcir le régime d’indemnisation et espère économiser 3,4 milliards d'euros d'ici à fin 2021. Un projet perçu comme une réduction des droits des demandeurs d’emploi et qui a provoqué la colère des syndicats.
- Gilbert Cette professeur d'économie associé à l'université d'Aix-Marseille.
- Sophie Binet Secrétaire générale de la CGT
- Bertrand Martinot Économiste, spécialiste de la question du chômage, des politiques de l’emploi et du dialogue social
Y avait-il une urgence budgétaire à réformer l’assurance chômage ?
Le halo du chômage augmente. On a seulement 66% des personnes qui sont en emploi, et ce taux est en baisse. Il y a un certain nombre de personnes, notamment de femmes, qui sont découragées de trouver un emploi. Sophie Binet.
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La dette de l’Unedic s’élève aujourd’hui à 35 milliards d’euros certes, mais depuis quelques temps, la baisse assez régulière du taux de chômage, portait à croire que le système allait se rééquilibrer de lui-même. Baisse confirmée par les derniers chiffres de l’Insee parus le 14 août : 2,4 millions de chômeurs en France métropolitaine au 2e trimestre, soit une baisse de 0.2 point.
La baisse du chômage est lente, plus lente que la plupart des autres pays, mais elle est régulière. Elle a commencé avant le début du quinquennat Macron (...) C'est plutôt porteur d'espoir. Bertrand Martinot.
Pour les partisans d’une réforme en revanche, c’est en période de reprise et alors que l’Unedic recrée des excédents, qu’il faut s’attaquer aux règles d’indemnisation. C’est l’objectif du décret publié en plein cœur de l’été qui complique l’accès aux droits, rend les allocations dégressives à partir d’un certain niveau de revenu, et instaure un bonus-malus pour pénaliser les entreprises qui embauchent surtout en contrats courts. Le but affiché de la réforme : inciter au retour à l’emploi.
La baisse du coût du travail par le CICE a des effets progressifs et importants. Heureusement, tous les gouvernements ont dynamisé cette politique depuis 1993 (...) Mais on est encore loin du but : nous avons le coût du travail le plus élevé de tous les pays de l'OCDE. Gilbert Cette.
Oui... mais encore faut-il qu’il y en ait, du travail. Les derniers chiffres de la DARES parlent de 200 000 emplois vacants... Pas de quoi satisfaire tout le monde, à moins de verser encore dans les contrats précaires.
Alors, la réforme de l’assurance chômage peut-elle en créer, de l’emploi ?
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