

Ça y est, ils ont disparu... Impossible désormais de voir des dessins d’actualité dans le New York Times – dans son édition internationale, précisément, l’édition américaine n’en publiait pas. La décision du journal a pris effet lundi dernier, trois semaines après avoir été annoncée.
- Patrick Chappatte Dessinateur
- Guillaume Doizy chercheur, historien, auteur
- Yves Thréard Journaliste, éditorialiste
- Denis Lacorne politiste, directeur de recherche au Centre de Recherches Internationales (CERI) de Sciences Po. Auteur notamment de Les Frontières de la tolérance, Gallimard, 2016.
C’était juste après un tollé, provoqué par l’un de ces dessins – une caricature de Donald Trump et Benyamin Netanyahu – caricature jugée antisémite.
Le dessin de presse utilise l'exagération, l'ironie, ou la métaphore. Les gens mal intentionnés s'appuient sur le fait qu'il est soumis à interprétation. C'est le cas du dessin du NYT. Denis Lacorne.
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La fin des dessins dans le NYT a fait l'effet d'une onde de choc mondiale. Onde de choc renforcée par d’autres affaires : des dessinateurs renvoyés pour des caricatures qui ont déplu ou qui, là encore, ont été jugées antisémites. Michael de Apper, au Canada ; Dieter Hanitzsch, en Allemagne, par exemple.
C'est l'efficacité visuelle du dessin qui lui donne son pouvoir. Le commentaire politique ne peut pas rivaliser avec cette manière d'encapsuler une vision du monde. Chapatte.
Une tendance inquiétante, à une époque où le pouvoir des images n’a jamais été aussi fort, où la satire est attaquée et où la presse se trouve sous un feu nourri de critiques, parfois très violentes.
Il y avait plus de dessins satiriques et violents au XIXe siècle qu'aujourd'hui, ça faisait partie de la culture politique. Sur ce plan, il y a eu une évolution historique. Guillaume Doizy.
D’où cette question : le dessin de presse peut-il encore être satirique ?
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