

Où en est la Turquie après le putsch ? Quelle stratégie joue Erdogan ? Comment use-t-il des relations avec l'Europe et la Russie ?
- Elise Massicard directrice de recherche au CERI/Sciences-Po
- Gaïdz Minassian Journaliste au Monde, docteur en sciences politiques et enseignant à Sciences Po Paris
- Marc Pierini Ancien ambassadeur de l’Union Européenne en Turquie, de 2006 à 2011, chercheur à Carnegie Europe à Bruxelles.
Contraste saisissant d'images, aujourd'hui, en parcourant les journaux. Il y a d'un côté cette marée de drapeaux rouges aux couleurs de la Turquie. Celle de millions de personnes rassemblées hier soir sur la place Yenikapi, à Istanbul, à l'appel du président Recep Tayipp Erdoan. De l'autre côté, aujourd'hui, il y a cette photo parue dans le Monde, ce même président, seul, visage sombre, face à sa fenêtre, regard perdu sur l'extérieur.

Ce contraste, c'est celui sur lequel le président turc joue volontiers pour déstabiliser ses relations diplomatiques depuis le coup d'Etat militaire raté du 15 juillet dernier.
Fort du visible soutien d'une partie de la population, et seul, abandonné d'une partie du monde. Et en l’occurrence du monde occidental.
Depuis ce 15 juillet , Recep Tayip Erdogan en appelle à l'Union nationale, tout en poursuivant une purge dans les milieux de l'armée, de l'éducation, des médias, de la justice... Même chose sur le plan diplomatique. Les occidentaux ont laissé les Turcs seuls déclare-t-ils dans le Monde , tout en faisant planer la menace d'une fin d'accord avec l'Union européenne sur les migrants, tout en laissant entrevoir aussi une embellie de ses relations avec des pays comme Israël ou la Russie.
Une volonté de rebattre les cartes sur le terrain diplomatique mais pour quels effets, quand on sait que c'est en Turquie et autour que se nouent des enjeux comme la gestion du flux migratoire en Europe, la guerre contre le groupe Etat Islamique, ou le pouvoir de Bachar Al Assad en Syrie... Alors en Turquie, après la crise poltique, va-t-on vers l'impasse diplomatique?
Avec **Gaïdz Minassian, journaliste ** au** _ Monde _.[Chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique](http://FRS https://www.frstrategie.org/frs/chercheurs/gaidz%2Dminassian), Il a dirigé l'ouvrage collectif L'Eurasie, au coeur de la sécurité mondiale, Autrement, Paris, 2011. Il vient de publier dans ** Le Monde, " Les relations Turquie-Russie : Je t’aime... moi non plus", 5 août 2016.

Avec Marc Pierini, Chercheur auprès de Carnegie Endowment for International Peace et d'Open Society Foundation, ancien ambassadeur européen en Turquie. Il a notamment publié Où va la Turquie ? : Carnet d'un observateur européen (Actes Sud 2013). Il vient de publier l'article "Could Russia Play Turkey Off Against the West?", 3 août 2016 sur le portail de Carnegie Europe.

Elise Massicard, Chargée de recherche CNRS-CERI, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. Elle a publié "Une décennie de pouvoir AKP en Turquie : vers une reconfiguration des modes de gouvernement ?", Études du CERI, 2014 et avec M. Aymes et B. Gourisse, L'art de l'État en Turquie, Karthala, 2013.
Pour Prolonger :
Marc Pierini : « L’Occident a largement sous-estimé le choc de la tentative de putsch en Turquie », Le Monde, 29 juillet 2016.
[Itw d'Elise Massicard, "Huit questions pour comprendre le putsch raté en Turquie", Libération,](http:// http://www.liberation.fr/planete/2016/07/16/huit%2Dquestions%2Dpour%2Dcomprendre%2Dle%2Dputsch%2Drate%2Den%2Dturquie%5F1466608) 16 juillet 2016
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