À quoi bon débattre ?

Est-ce le froid ? Est-ce la fatigue ? Sont-ce les jours qui raccourcissent ? Toujours est-il qu'en cette fin d'année, malgré la proximité des fêtes, l'équipe du Grain a le moral dans les sur-chaussettes. Premiers symptômes d'un début de crise existentielle. Il faut dire que depuis quelque temps, certains invités nous donnent du fil à retordre : d'accords pour venir débattre, mais pas avec n'importe qui. Untel est jugé illégitime, tel autre n'a pas le niveau, celui-là est un fou furieux...cette saison comme jamais auparavant, l'exercice du débat semble se heurter à des incompatibilités insurmontables. « S'il vient, si elle est là, ce sera sans moi » : décisions irrévocables. Nous venons d'en faire l'expérience à quelques jours d'intervalle avec nos émissions sur la Sécurité sociale, sur le niveau d'armement dans la police et sur les politiques de prévention du Sida.

Bien entendu, chacun a le droit de débattre (ou de ne pas débattre) avec qui il veut. La question n'est pas là. Mais l'exercice apparaît de plus en plus compliqué à organiser. D'autant qu'à cette crispation s'ajoute d'autres oukases, celles de certains auditeurs, qui vous reprochent de ne pas avoir invité machin, ce qui montre à quel point vous êtes le bon petit soldat de la pensée dominante. Ou bien qui vous maudissent d'avoir invité machine, ce qui prouve que vous êtes, au choix : de gauche / de droite / pro-palestinien / pro-israélien / climato sceptique / écolo hystérique,...

On dirait presque que plus le débat est présent (et ce n'est pas une forme qui manque aujourd'hui), plus les avis sont tranchés et les positions irréconciliables.

« A quoi bon débattre ? »

C'est notre sujet du jour.

Suivez-nous aussi sur

[

](http://twitter.com/grain_a_moudre "Du Grain à moudre sur Twitter")